Le journal Libération revient sur la question du don d’ovules en dressant le portrait de la clinique Eugin à Barcelone, spécialisée dans l’assistance médicale à la procréation (AMP).
Dans cette clinique, 80% des patientes sont étrangères. Un millier de françaises infertiles y ont reçu des embryons l’an dernier. Rappelons que la législation espagnole est l’une des plus souples d’Europe en la matière. Le prix moyen d’un transfert est de 3800 euros.
"On a souvent affaire à des femmes pré ou ménopausées, des couples d’homosexuelles, des femmes avec des anomalies génétiques, ou revenant de chimiothérapies" souligne Oriol Coll, gynécologue et cofondateur de la clinique.
Alicia, une donneuse de 30 ans, témoigne : "900 euros à chaque fois, c’est vrai que c’est un dédommagement, et pas un salaire, et que c’est tout sauf de l’argent volé vu la gêne provoquée, la disponibilité exigée, ton intimité exhibée. […] Pour moi, à force, c’est devenue une deuxième activité. Un pécule indispensable pour ne pas être sous l’eau financièrement", explique-t-elle.
Dans le cadre de la révision des lois de bioéthique, l’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) de l’Assemblée nationale organise demain une journée de réflexion sur la question de l’assistance médicale à la procréation (AMP). Il souhaite dresser un état des lieux "au regard des droits des futurs parents et de l’intérêt de l’enfant, des principes éthiques et du respect du "vivre ensemble"" et débattre "des réformes envisageables".
Libération (François Musseau) 09/06/08