Bernard Kouchner a dénoncé lors d’un colloque consacré au « développement des soins palliatifs », l’incurie de l’hôpital dans l’accompagnement des mourants. Ce dernier a demandé une « enquête précise » sur la prise en charge de la fin de vie et s’est engagé à adresser au monde hospitalier des directives fortes.
Rappelons que la loi du 9 juin 1999 reconnaît le droit « à toute personne malade dont l’état le requiert d’accéder à des soins palliatifs et à un accompagnement ». Mais « les besoins restent très importants » pour assurer à chacun « le droit à une mort digne » a rappelé Bernard Kouchner.
En France, il existe encore trop peu de structures permettant d’accueillir des personnes en fin de vie alors qu’on estime que 150 000 à 200 000 personnes en auraient besoin. C’est pourquoi le ministre a présenté un programme national (2002 – 2005 ) d’un budget de 24,39 millions d’euros pour développer les soins palliatifs.
Le premier objectif est de développer ces soins palliatifs à domicile : « 70% des Français affirment vouloir mourir chez eux, 75% meurent aujourd’hui à l’hôpital » a affirmé le ministre. Pour cela il est prévu de mieux rémunérer les professionnels libéraux qui se consacrent à cette activité, de poursuivre la formation de bénévoles et de doubler en 5 ans le nombre de places d’hospitalisation à domicile pour passer de 5 000 à 10 000. Au niveau des régions, le plan prévoit également de « poursuivre le développement des structures de soins palliatifs » dans les établissements de santé pour que chaque région dispose d’ici à 2005 d’une « unité d’au moins 10 lits ».
Enfin, le ministère veut en finir avec l’image des mouroirs et souhaite « sensibiliser et informer l’ensemble du corps social ». Une campagne va donc être lancée sur les thèmes « la médecine n’est pas seulement curative », « mourir fait partie de la vie » ou « donner sens à la fin de vie ».
Le Monde 25/02/02