Ce vendredi 20 février, Jean-Marie Le Méné signe une tribune sur la fabrication de “bébé à trois parents”, bientôt autorisée en Grande-Bretagne (cf. Synthèse de Presse Génèthique du 3 février 2015) . Il s’agit d’une « fécondation in vitro avec remplacement mitochondrial », ou en d’autres termes, une fécondation artificielle utilisant les gamètes de trois “parents” (Cf. Gènéthique vous informe du 3 février 2015).
Pour Jean-Marie Le Méné, la technique n’est pas innovante car « l’apport des cellules reproductrices masculine et féminine pour constituer un être humain n’est pas remis en cause ». Le changement réside dans le fait l’ADN féminin est dédoublé, recomposé à partir de deux ovules provenant de deux femmes différentes.
La fabrication d’un embryon à trois génomes serait le moyen d’éviter la transmission, par la mère, de maladies génétiques. Mais la fin justifie-t-elle les moyens ? « On reconnaît la complainte humanitariste qui permet de tout autoriser, y compris la fabrication de l’humain, selon des critères arbitraires. Redisons-le : si l’on cède à la morale conséquentialiste[i], la fin justifie les moyens. En réalité, il y a d’autres procédés pour soigner que d’emprunter des moyens indignes ».
Jean-Marie Le Méné dénonce ensuite le technicisme de cette fabrication : « La technique est cumulative, mais la sagesse ne l’est pas, disait Jérôme Lejeune [découvreur de l’anomalie chromosomique responsable de la trisomie 21]. Nous sommes face à une quintuple transgression morale : la sélection des gamètes (comme dans l’élevage), la fécondation in vitro (avec un tiers donneur), la manipulation de l’embryon (avec bricolage génétique), l’intervention sur la lignée germinale (avec transmission à la descendance), le tri d’embryons (avec diagnostic préimplantatoire et/ou diagnostic prénatal). À l’eugénisme s’ajoute l’expérimentation sur l’homme. »
Ce procédé souligne le fait que les lois bioéthique, véritables « digues de sable incapables de s’opposer durablement aux cauchemars démiurgiques », n’apportent en réalité aucune réponse à la fois scientifique, pérenne et éthique.
Dans une époque déjà déshumanisée, « le respect inconditionnel de l’être humain ne veut plus rien dire. La vie est devenue un matériau à gérer. » (Cf. Synthèse de presse Génèthique du 9 février 2015 et Synthèse de presse Génètique du 11 février 2015).
[i] Point de vue moral qui prend les conséquences d’un acte pour seul critère normatif [Jean-Marie Le Méné].
Famille Chrétienne, tribune de Jean-Marie Le Méné – “L’embryon à trois ADN : une quintuple transgression” (20.02.2015)