« Toute décision qui concerne un mineur, et qui ne relève pas de la gestion quotidienne, nécessite évidemment l’accord des parents » souligne Valérie Piau, avocate spécialisée en droit de l’éducation.
Pourtant, dans un tract « Transition d’élève : accompagner, soutenir, protéger » diffusé le 21 septembre, le syndicat Sud Education demande, par exemple, aux enseignants « d’accepter les changements de prénoms demandés par les élèves… sans prévenir obligatoirement les parents ». Une militante raconte que dans son collège, l’année dernière, elle a accepté « d’appeler un élève par le prénom qu’il avait choisi ». A sa suite, plusieurs de ses collègues ont fait de même « sans que sa famille ne soit jamais mise au courant ».
Une position qui ne fait pas l’unanimité et qui « suscite souvent de vives crispations » alors que « ces situations qui étaient encore très rares il y a cinq ou dix ans sont désormais relativement fréquentes », explique Hubert Salaün, porte-parole de la Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public. Il alerte sur « les conflits internes [qui] ont tendance à se multiplier au sein des établissements ».
De son côté, un groupe de travail a été chargé de plancher sur le thème de la transidentité à l’école à l’initiative du ministère. Ce dernier doit diffuser « dans les jours qui viennent » une circulaire qui devrait répondre à toute une série de questions : « Comment réagir face aux élèves qui demandent à changer de prénom d’usage ? Faut-il instaurer des toilettes ou des vestiaires spécifiquement dédiés ? Quelles règles mettre en place dans les internats ? Les tenues vestimentaires doivent-elles obligatoirement être “genrées” ? Comment lutter contre le cyberharcèlement ? »
Mais « avant même sa publication, le texte suscite déjà de vifs débats ».
Source : L’Express, Amandine Hirou (29/09/2021)