Mgr Jean-Pierre Ricard, président de la Conférence des évêques de France, a publié hier un document intitulé "Pas d’exception au respect dû à l’embryon humain".
Il y soutient "la fermeté des positions inscrites dans le projet de loi et dans la proposition du gouvernement" d’interdire le clonage reproductif. Il se félicite que le projet de loi tende "à récuser toutes formes de création d’embryon en vue d’une utilisation comme matériau de recherche ou sources de cellules à utilité thérapeutique" car de telles pratiques réduiraient l’embryon humain au rang de choses. Ce qui serait une grave transgression.
Il refuse la recherche sur les embryons surnuméraires. A ce titre, il est essentiel de considérer tout embryon humain comme appartenant à l’humanité : "tout embryon est déjà un être humain. Il n’est donc pas un objet disponible pour l’homme". Il rappelle que "le stade embryonnaire est le commencement d’une vie dont l’épanouissement, s’il n’est pas entravé, se traduira par la naissance d’un enfant". Il s’oppose donc à la recherche sur l’embryon dont les bénéfices attendus demeurent encore "aléatoires" et rappelle que d’autres voies de recherche pourraient être plus explorées qu’elles ne le sont actuellement.
En ce qui concerne le début et la fin de vie, Mgr Ricard rappelle que "nul n’a le pouvoir de fixer les seuils d’humanité d’une existence singulière". Il prévient que "porter atteinte à l’être humain au tout début de son existence risquerait d’amener à avoir la même attitude envers les personnes qui, en raison de leur état de santé ou des déficiences entraînées par la maladie ou le vieillissement, pourraient être considérées comme ne vivant pas une "vie vraiment humaine"".
La Croix 28/01/03 – Le Figaro (Catherine Petitnicolas) 28/12/03