Thomas More, la lumière de la conscience – Miguel Cuartero Samperi

Publié le 11 Mar, 2022

Dans les colonnes de Valeurs Actuelles, Marie-Pauline Deswarte revient sur l’ouvrage du philosophe italien Miguel Cuartero Samperi : Thomas More, la lumière de la conscience. Elle nous fait redécouvrir ce saint, homme politique, chancelier du roi Henri VIII, décapité pour avoir désapprouvé son divorce.

Qu’est-ce que la conscience ?

A l’heure où la conscience n’a jamais été autant prise à partie par les politiques, la société a besoin d’un vrai guide pour la conscience. Ainsi, le président de la République Emmanuel Macron « préconise un débat avec [les] concitoyens de grandes consciences européennes » et rappelle la « conscience climatique ». Mais quelle est-elle cette conscience, alors que ce même Emmanuel Macron veut inscrire le droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux, mesure qui paraît pourtant contredire la conscience qu’il invoque si solennellement ?

L’auteur interroge très justement la nature de cette conscience : s’agit-il d’une conscience individuelle, faisant connaître le bien et le mal ? Une conscience politique, qui relativise tout pour les besoins d’une fonction publique ? Une conscience qui évolue avec les mœurs ? Le philosophe Miguel Cuartero Samperi tranche en rappelant que « la conscience est une, [et] c’est ce qui fait sa force ».

Comment vivre selon la conscience ?

Pour comprendre cette conscience et vivre selon elle, la vie de Thomas More est un exemple frappant : il a reconnu dans la conscience l’expression d’une vérité objective inscrite dans l’âme de chacun, une sorte de « loi intérieure à laquelle chacun doit se soumettre ». Et cette conscience n’est pas une morale chrétienne, réservée à des citoyens croyants. Le philosophe en veut pour preuve la droiture de la conscience de Socrate, étranger au monde chrétien et à l’Eglise.

Simplement, la reconnaissance de la conscience implique humilité et obéissance à un ordre extérieur relevant de la transcendance. C’est là que la société contemporaine doit trouver en Thomas More un exemple. Il « n’a pas voulu adapter sa conscience pour garder la faveur de son souverain » : cette fidélité à la conscience, à une voix intérieure, est rare dans notre société, et encore davantage chez les responsables politiques. La conscience est donc la clé d’une part pour tous les citoyens, qui peuvent œuvrer à travers cette fidélité, à renouveler la société, et d’autre part pour les responsables, qui ne perdraient ainsi pas de vue le bien commun, dont ils sont les serviteurs.

La société a besoin d’une conscience droite

L’évolution de la société dépend de la conscience. C’est en ce sens que Thomas More précise que « toute réforme politique passe par une réforme morale ». Pour cela, la société doit être orientée vers la conscience et sa formation droite. Ce n’est qu’ainsi que le relativisme moral, guidé par l’homme et son « caprice », pourra être combattu.

Source : Valeurs actuelles (9/03/2022)

Editions : Dominique Martin Morin

Date de parution : 30/11/2021

Nombre de pages : 276

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