Une équipe de chercheurs américains menée par le Docteur Edward Morrisey (Université de Pennsylvanie, Philadelphie) a démontré chez la souris la possibilité de régénérer les cellules musculaires du cœur après un infarctus. Actuellement les tentatives de réparation du cœur passent par la chirurgie ou par une transplantation cardiaque. Des essais ont aussi été réalisés avec l’injection de cellules souches embryonnaires (cf. Gènéthique du 25 février).
La technique découverte consiste en l’injection de deux microARN[1] « capables d’inhiber spécifiquement deux éléments clés » du mécanisme cellulaire « empêchant la prolifération des cardiomyocytes chez l’adulte ». Les chercheurs ont constaté chez la souris une régénération du tissu musculaire cardiaque, sans effet indésirable sur d’autres organes. L’équipe américaine poursuivra ses essais sur un animal tel que le porc, « pour se rapprocher des conditions humaines ». Cette nouvelle approche constitue donc une alternative à l’utilisation des cellules souches embryonnaires.
Pour Jean-Sébastien Silvestre, directeur de recherche Inserm au centre de recherche cardio-vasculaire de l’Hôpital Européen Georges Pompidou à Paris, « cette nouvelle stratégie semble atteindre le Graal de la thérapie cardiaque, qui est de régénérer le cœur de novo. Il reste néanmoins mesuré : « La capacité à se régénérer d’un cœur abimé par des années de tabagisme ou de diabète n’est probablement pas la même que celle du cœur de souris saines ».
[1] Les microARN sont des molécules codées par le génome qui régulent l’expression des gènes.*
Le Figaro (29/04/2015)