Les Hôpitaux Universitaires de Genève ont annoncé avoir « réalisé, en première mondiale, une greffe hépatique entre deux porteurs du virus VIH en octobre 2015 ». Deux incertitudes demeuraient au moment de la greffe: allait-elle transmettre une nouvelle souche du virus VIH plus difficilement traitable ? L’organe serait-il rejeté ? Mais six mois plus tard, les médecins constatent l’absence de rejet de greffe et le maintien du contrôle virologique chez le receveur.
Depuis octobre, 14 transplantations entre personnes séropositives ont été opérées en Suisse, et aux Etats Unis, une greffe analogue a été pratiquée avec succès.
Jusqu’alors, les médecins étaient réticents à l’idée d’utiliser des organes infectés, notamment parce que les greffes nécessitent la prise de médicaments qui affaiblissent le système immunitaire, comme le virus du SIDA. Mais avec cette première réussite, les personnes séropositives « peuvent désormais se déclarer donneurs potentiels d’organes », ce qui « lève
une discrimination » et « suscite d’importants espoirs parmi les personnes touchées par le virus du SIDA ».
En Suisse, la loi autorise la transplantation d’organes de donneurs séropositifs « tout en la restreignant aux receveurs également séropositifs ». La réussite de cette première « ouvre d’importantes perspectives pour les personnes en attente de greffe ».
Jean Yves Nau (25/04/2016)