Suède : première greffe d’utérus provenant d’une donneuse décédée

Publié le 25 Fév, 2020

En Suède, la première greffe d’utérus prélevé sur une donneuse décédée a été réalisée en décembre 2019, sous la supervision de Mats Brannström, médecin consultant et professeur de gynécologie et obstétrique à l’Université de Göteborg. L’opération s’est déroulée « sans complications » et la receveuse, âgée de 30 ans, « se porte bien ». Elle devrait subir une première tentative de procréation médicalement assistée à l’automne, par transfert d’embryon.

La donneuse était une femme qui avait déjà donné naissance et était en âge de procréer au moment de sa mort. N’étant pas inscrite sur le registre des donneurs d’organes, sa famille a été consultée afin de savoir si elle y était favorable. Et « interrogée en particulier au sujet de l’utérus », qui est un « nouvel organe » à considérer dans ce contexte, explique Mats Brannström.

« La première naissance au monde après une greffe d’utérus » avait eu lieu en Suède en 2014 (cf. Suède : première naissance après transplantation d’utérus). Depuis huit autres bébés sont nés dans le cadre de « l’étude 1 »[1]. En 2019, une naissance avait été obtenue après une transplantation d’utérus robotisée (cf. Transplantation d’utérus robotisée : naissance en Suède) : l’« étude 2 ». « Huit opérations ont eu lieu » dans le cadre de ce programme, dont la dernière en novembre 2019, et « une grossesse est en cours ». Et, au total, « à ce jour, 3 bébés sont nés après la greffe d’un utérus d’une donneuse décédée : un au Brésil et deux aux Etats-Unis ».

L’équipe prévoit de réaliser 5 nouvelles transplantations d’utérus de donneuses décédées en 2020 et 2021. Toutes les greffes précédentes qui ont eu lieu en Suède avaient été réalisées à partir de donneuses vivantes, « le plus souvent la mère ou une amie proche de la receveuse ». Les candidates à la greffe d’utérus de donneuses décédées avaient été « approuvées pour les études 1 et 2 et avaient subi une FIV, mais pour diverses raisons n’avaient pas pu terminer le protocole ». En cause : « des vaisseaux de mauvaise qualité chez les donneuses, ou bien un utérus déjà inséré chirurgicalement avait dû être retiré ».

Pour aller plus loin :

USA : Seconde naissance issue de la greffe d’un utérus prélevé sur donneuse décédée

Greffe d’utérus : l’Académie nationale de médecine « s’interroge »

La greffe d’utérus pose les mêmes problèmes éthiques que la GPA

Première greffe d’utérus en France



[1] “Study 1

 

EurekAlert, Université de Göteborg (17/02/2020)

 

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