Sédation palliative : une nouvelle directive aux Pays-Bas

Publié le 29 Juil, 2022

Au mois de juin, la KNMG[1] et l’IKNL[2] ont publié une révision de la directive relative à la sédation palliative.

Ce texte ajoute entre autre un chapitre sur la sédation « aiguë », qui en rappelle la définition et les conditions. Cette sédation profonde et continue est accordée quand le patient « présente des symptômes aigus et qu’il ne lui reste plus que quelques minutes ou heures de vie » [3]. Ce type de sédation se distingue de la sédation intermittente qui est plus courte, et temporaire. La directive précise également ce type de sédation.

Les soignants sont encouragés à parler en amont avec le patient de la sédation palliative. Il s’agit d’un acte médical « complexe » qui consiste, en concertation avec le patient et ses proches, à « faire baisser le degré de conscience du patient dans la dernière phase de sa vie, afin de soulager des souffrances qui ne peuvent être apaisées autrement ».

Une distinction claire entre sédation palliative et euthanasie

Enfin, la directive distingue clairement la sédation palliative de l’euthanasie : « Le but (et aussi l’effet recherché) de la sédation palliative n’est clairement pas de raccourcir la vie ou d’y mettre un terme, comme c’est le cas avec l’euthanasie ». Mais c’est l’intention du sujet et le caractère proportionnel des substances administrées qui font la différence. En effet « une sédation palliative correctement appliquée – i.e. dont le dosage des médicaments est proportionnel au degré exigé de contrôle des symptômes – constitue un acte médical normal ». La sédation palliative est un « droit du patient » qui entraîne un « décès naturel » tandis que l’euthanasie est un acte « anormal » et n’est pas « un droit du patient ». Dans ce dernier cas le décès est qualifié de « non naturel ».

[1] Association Royale Médicale des Pays-Bas

[2] institut scientifique pour les soins oncologiques et palliatifs

[3] La sédation aiguë est une forme particulière de sédation profonde et continue. Alors qu’une sédation profonde et continue peut être mise en place dans les deux semaines précédant la mort estimée, la sédation aiguë concerne les dernières heures ou minutes de vie. La sédation profonde et continue implique l’interruption de l’essentiel de l’alimentation.

Source : Institut européen de bioéthique (28/07/2022)

 

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