Veuf à 44 ans, un Irlandais intente un procès contre l’hôpital qui a diagnostiqué trop tard le cancer de sa femme. Il réclame le montant nécessaire pour tenter une GPA à l’étranger. Il estime que c’est le seul moyen qu’il lui reste de « réaliser le souhait qu’ils avaient tous les deux » d’avoir des enfants.
Aoife Mitchell Creaven a bénéficié le 8 août 2011 d’un dépistage du cancer du col de l’utérus, dans le cadre d’une campagne nationale de dépistage CervicalCheck. Elle a été informée le 31 août 2011 qu’« aucune anomalie n’avait été détectée ». En novembre 2013, son mari et elle apprennent qu’ils vont devenir parents « après des années de traitement par FIV », ils sont « follement heureux ». Mais deux mois plus tard, elle découvre qu’elle est atteinte d’un cancer du col de l’utérus en phase terminale, et que ses jours sont comptés.
Les médecins affirment aux futurs parents que le seul moyen de soigner Aoife est la chimiothérapie, et que cela nécessite au préalable une IVG. Aoife est enceinte de 20 semaines, les parents sont désespérés face à ce « dilemme des plus terribles et douloureux ». Elle se rend dans une clinique de Londres[1] en mars 2014, avec sa mère, pour interrompre cette grossesse « tant désirée ». Mais elle décède de son cancer 13 mois plus tard, à 40 ans.
Son mari Padraig Creaven, veuf à 44 ans sans enfant, intente un procès contre le HSE[2], contre trois laboratoires, en Irlande et aux Etats-Unis, et contre un hôpital de Dublin. Il les accuse de ne pas avoir détecté ou de ne pas avoir communiqué les anomalies du frottis qu’a réalisé sa femme en 2011. Il veut également « honorer le souhait de sa défunte épouse d’avoir un enfant » : il est déterminé à faire appel à une mère porteuse pour leurs embryons congelés stockés en République Tchèque. Il compte chercher la mère porteuse aux Etats-Unis, « c’est la seule façon pour lui de réaliser le souhait qu’ils avaient tous les deux » déclare son avocat. Il réclame le remboursement intégral du coût de cette GPA.
[1] En 2014, l’IVG était interdite en Irlande.
[2] Le Health Service Executive est le système de la santé publique de l’Irlande.
Sources : Irish Times, Jeremy Maher (03/03/2021) – Photo : Pixabay\DR