Russie : la PMA pour relancer une natalité en berne ?

Publié le 30 Jan, 2020

En Russie, l’Etat finance massivement les parcours de procréation médicalement assistée (PMA), « y voyant un outil face au déclin démographique ». La crise démographique a même été décrétée « cause nationale » par le président Vladimir Poutine. « Il vise un taux de fécondité de 1,7 enfant par femme en 2024, contre 1,5 actuellement. » Le moyen : différentes politiques natalistes mises en œuvre « depuis son arrivée au pouvoir en 2000 », et « une nouvelle batterie de mesures et d’allocations » annoncée en janvier.

Depuis 1991 et la chute de l’URSS, le déclin démographique est « quasi-permanent ». « Aujourd’hui peuplée de 146,7 millions d’habitants », la Russie « pourrait en perdre quatre à douze millions d’ici 2035 ». Entre les mois de janvier et d’octobre 2019, la population russe a décru de « 259.600 personnes », « la baisse la plus importante en onze ans ».

Dans ce contexte, la PMA « est perçue comme un instrument valable ». Le prix d’une fécondation in vitro (FIV), sans don de sperme ou d’ovocytes, « commence à 100.000 roubles environ (1.450 euros) », « soit le triple du salaire médian mensuel russe ». Depuis 2013, la fécondation in vitro qui atteint « environ 30% de réussite dans le pays », est « en grande partie » prise en charge par l’assurance maladie publique russe. « Le nombre de FIV prises en charge chaque année est passé de 46.000 à 78.000 entre 2016 et 2018, selon le ministère de la Santé ». L’objectif : « en rembourser 90.000 annuellement » d’ici 2024.

La législation est « par ailleurs très libérale ». La PMA est ouverte « aux femmes célibataires et aux couples non mariés », sans limite d’âge. Et la gestation pour autrui autorisée. Les interruptions volontaires de grossesse, « longtemps considérées de facto comme un moyen de contraception », sont passées de « 1,5 million à 567.000 » entre 2010 et 2018, d’après les chiffres du ministère de la Santé. Mais « la Russie a toujours l’un des plus haut taux d’avortements d’Europe ».

« De 25.000 à 30.000 naissances » par an ont lieu après une fécondation in vitro, « soit près de 2% du total » des 1,6 million de naissances annuelles.

Pour aller plus loin :

Bébé parfait ou abandonné : une affaire de PMA en Russie

En Hongrie : vers un remboursement intégral des FIV pour stimuler la natalité

Démographie : en France, la natalité toujours en berne

AFP (30/01/2020)

 

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