Plusieurs études sont en cours afin d’identifier les données génétiques du plus grand nombre de patients atteints de covid-19 dans l’espoir de découvrir pourquoi le virus affecte certaines personnes plus que d’autres.
Ainsi, sous la direction du Dr Kenneth Baillie, l’université d’Édimbourg lance un programme destiné à identifier les gènes spécifiques qui provoquent une prédisposition à la maladie. Il est prévu de séquencer les génomes de 20 000 personnes qui ont été en soins intensifs à cause du Covid-19, et de 15 000 personnes qui présentent des symptômes légers. Les résultats seront utilisés pour la recherche de traitements potentiels, pour la « planification d’une stratégie mondiale pour répondre à de nouvelles vagues de Covid-19 et pour prévenir de futures épidémies ».
Afin de mener ce projet de séquençage à l’échelle du Royaume-Uni, l’université d’Édimbourg collaborera avec des équipes du NHS et de Genomics England. Le ministre britannique de la santé souhaite par ce moyen affermir le « leadership du Royaume-Uni en matière génomique » au service d’« une collaboration mondiale pour l’étude de la génétique dans les maladies graves ». Le programme a obtenu un financement de 28 millions de livres sterling.
Le mois dernier, la société américaine Ancestry qui commercialise des tests ADN récréatifs a lancé sa propre étude de recherche sur la génétique du Covid-19. Elle a déclaré la semaine dernière que plus de 250 000 de ses clients avaient participé à l’étude, sans mentionner le nombre des participants testés positifs ou hospitalisés à cause du virus.
La société 23and Me, grand concurrent d’Ancestry sur le marché de la génétique de consommation, a lancé une étude similaire auprès de ses clients le 6 avril dernier. Au cours des cinq premières semaines de l’étude, plus de 400 000 de ses clients ont répondu « à une enquête en ligne comportant des questions sur leurs symptômes, les expériences des membres de leur famille et s’ils travaillent dans le secteur des soins de santé ». L’enquête révèle que plus de 7 000 clients ont été diagnostiqués comme porteurs du virus.
Mardi 12 mai, la société 23and Me a déclaré qu’elle souhaitait étendre les tests génétiques, au-delà de sa clientèle. L’étude est désormais ouverte « à 10 000 personnes qui ont été hospitalisées pour des cas graves de COVID-19 mais qui ne sont pas actuellement clientes de 23andMe ». La société a précisé que « les personnes admissibles à l’étude et désireuses de participer à des enquêtes en ligne recevront gratuitement le service 23andMe Health + Ancestry ». Elle « encourage » en outre « les hôpitaux et les systèmes de santé qui souhaitent collaborer à cette recherche à [la] contacter ».
Selon la société 23and Me, « si nous parvenons à rassembler suffisamment de données pour cette étude d’association à l’échelle du génome, nous prévoyons de partager les résultats de nos recherches avec la communauté scientifique au sens large ».
Pour aller plus loin :
- Du business autour des tests génétiques : 23andMe vend les droits d’un médicament
- Le marché des tests génétiques : Ancestry entre en concurrence avec 23andMe
- 23andMe : Vers une protection des données génomiques ?
- 23andMe vient de vendre toutes ses données génétiques à l’industrie pharmaceutique
Sources : BBC (13/05/2020) ; 23andMe Blog (13/05/2020) ; Stat, Rebecca Robbins (13/05/2020)