Au Royaume-Uni, Keira Bell, une jeune femme de 23 ans, poursuit le Tavistock and Portman Trust, une clinique du NHS[1] qui gère le seul « service de développement de l’identité de genre »[2] du pays. Keira juge que « le personnel médical aurait dû davantage remettre en cause sa décision de devenir un homme, alors qu’elle était adolescente ».
Se décrivant comme « garçon manqué » alors qu’elle était enfant, elle a été adressée à la clinique Tavistock alors qu’elle avait 16 ans. Et « après 3 rendez-vous d’une heure, [elle] s’est vu prescrire des bloqueurs de puberté ». Bien que ce « traitement » visant à bloquer le développement hormonal et stopper la puberté, soit présenté comme « réversible » par le NHS, « le GIDS reconnaît que leur impact sur le développement cérébral et la santé mentale n’est pas complètement connu ». Par ailleurs, d’anciens employés de la clinique avaient déjà fait part de leurs inquiétudes quant au fait que « les adolescents qui souhaitent changer de sexe se voient administrer des bloqueurs de puberté sans évaluation adéquate ni travail psychologique », (cf. Surdiagnostics de dysphorie de genre chez des enfants : 35 psychologues démissionnent au Royaume-Uni).
Un an après avoir reçu les bloqueurs de puberté, Keira s’est vu prescrire cette fois de la testostérone qui a entraîné la mue de sa voix et le développement de caractéristiques masculines. Et il y a 3 ans la jeune femme subissait une opération afin de retirer ses seins.
L’année dernière, Keira arrêtait son traitement hormonal et se déclarait « maintenant prête à accepter son sexe de femme ». Mais aussi « en colère contre ce qui lui était arrivée au cours des dix dernières années ». Au cours du procès à venir, « les avocats de Keira feront valoir que les enfants ne peuvent pas mesurer l’impact qu’un tel traitement pourrait avoir sur leur vie future, y compris, par exemple, sur leur fertilité ».
Le NHS « a déjà annoncé un examen indépendant de ses politiques quant à l’utilisation des bloqueurs de puberté ». Un examen « planifié », d’après le NHS, « qui sera entrepris par un groupe d’experts indépendants ».
Pour aller plus loin :
Les mineurs face au changement de sexe : “des violences inédites contre les enfants”
« Des centaines de jeunes transgenres souhaitent retrouver le sexe de leur naissance »
Des centaines d’adolescents se voient administrer des bloqueurs de puberté
[1] National Health Service.
[2] Gender Identity Development Service (GIDS)
BBC, Alison Holt (01/03/2020)