Dans une interview accordée vendredi au journal "Le Parisien" , le ministre de la santé, Jean-François Mattéi, est revenu sur les prochaines lois de bioéthique qui doivent être examinées au Parlement les 28, 29 et 30 janvier prochains. Le ministre a déclaré que le clonage reproductif doit être considéré comme "un crime contre la dignité humaine" punissable d’une peine de 20 ans d’emprisonnement. Par ailleurs, le ministre souhaiterait inclure dans ce texte la notion d’extraterritorialité, pour ne pas laisser la possibilité à un français d’aller se faire cloner dans un autre pays qui autoriserait cette pratique, puis de revenir en France.
Le ministre a redit son opposition au clonage thérapeutique dans la mesure où c’est une porte ouverte au clonage dit reproductif. Jean-François Mattéi a annoncé qu’il comptait autoriser la recherche sur les embryons surnuméraires. Pour le ministre, il s’agit d’un véritable changement de position. En effet, en février 2001, il déclarait : "je suis contre l’utilisation d’embryons surnuméraires" […] "Il s’agit d’embryons véritablement car issus d’une reproduction sexuée. Or l’embryon conserve à mes yeux une valeur sacrée. In vitro, c’est une promesse d’embryon. Quand il s’implante, c’est un embryon, une personne potentielle".
Par ailleurs, Jean-François Mattéi n’a pas exclu que le président Jacques Chirac prenne rapidement une nouvelle initiative au sujet du clonage car "la France ne souhaite pas attendre jusqu’à l’automne prochain". Quant au gouvernement allemand, il a indiqué qu’il projetait d’organiser "une grande conférence internationale sur le clonage" en mai prochain destinée à établir "les fondements scientifiques" à une interdiction internationale du clonage humain.
Libération (Julie Lasterade) 11/01/03 – Le Figaro 11/01/03