Le débat autour du prélèvement d’organes a été relancé à la suite d’une affaire peu commune : un homme de 45 ans, après un arrêt cardiaque, n’avait pu être réanimé. L’homme s’est réveillé alors qu’on s’apprêtait à lui prélever certains de ses organes.
Un tel cas n’aurait pas pu arriver avant 2007 : la pratique des prélèvements "à cœur arrêté" n’étant pas autorisée en France (cf. Synthèse de presse du 16/04/08). Toutefois, les responsables de l’Agence de la biomédecine ont décidé, début 2007, de lancer un programme expérimental chez des personnes dont le cœur venait de cesser de battre faute d’avoir pu être réanimées. Neuf équipes hospitalo-universitaires sont aujourd’hui autorisées à participer au programme expérimental de prélèvement "à cœur arrêté" : Angers, Bordeaux, Lyon, Marseille, Nancy, Strasbourg, et, à Paris, les hôpitaux de Saint-Louis, la Pitié-Salpêtrière et Bicêtre.
En pratique, les prélèvement ne peuvent être effectués que dans les six heures qui suivent l’arrêt cardiaque initial et en respectant une série de précautions techniques et éthiques. Les autorités françaises ont notamment interdit les prélèvements chez les personnes dont l’état de santé a conduit à une décision médicale d’arrêt de soins en réanimation, et ce alors même que cette catégorie représente l’essentiel des donneurs "à cœur arrêté" aux Pays-Bas, aux Etats-Unis, au Japon et au Royaume-Uni.
En France, 13 000 personnes attendent une greffe d’organe. Le programme expérimental de prélèvement "à cœur arrêté" a permis de disposer d’une soixantaine de greffons supplémentaires.
Le Monde (Jean-Yves Nau) 11/06/08 – Le Temps (Jean-Yves Nau) 11/06/08 – Le Quotidien du Médecin (Dr Isabella Catala) 16/06/08 – Bio Edge 18/06/08 – The Independent (John Lichfield) 13/06/08