Antoine Audouard, écrivain et auteur de « Une maison au bord du monde »* revient dans le Figaro sur le débat de l’euthanasie relancé par les différentes affaires en Grande-Bretagne (cf nos revues de presse 22/03/02 du et 25/03/02 ).
Par son expérience à la maison de Gardanne, près d’Aix-en-Provence,il témoigne que les demandes d’euthanasie sont extrêmement rares mais que lorsqu’elles sont formulées, elles doivent être considérées comme un moment dans un processus. Elles doivent alors faire l’objet de nouvelles solutions médicales ayant pour but de soulager la douleur.
Par ailleurs, il souligne l’importance de la cohésion de l’équipe soignante permettant au patient de ne pas se sentir seul.
Antoine Audouard peut affirmer qu’il existe une frontière entre administrer des traitements antidouleur qui peuvent déboucher sur la mort, et poser des cocktails lytiques ayant pour but de la provoquer. Il s’inquiète du caractère des débats de société, portant sur la fin de vie, réduisant son enjeu à un débat sur l’euthanasie. La mort est certes une solitude absolue mais la fin de vie peut être encore l’histoire d’une relation.
Et pour conclure, il estime qu’une loi qui ne permet pas l’euthanasie, une société qui ne s’acharne pas, c’est un retrait qui n’est pas hypocrisie mais sagesse.
* « Une maison au bord du monde » Gallimard, 288p, 15€95
Le Figaro 26/03/02