La revue scientifique Nature a publié le 23 novembre 2006 une version corrigée de la publication du Dr Robert Lanza, qui avait annoncé en août 2006 avoir réussi à créer une lignée de cellules souches embryonnaires à partir d’une cellule d’un embryon de 10 cellules, sans détruire le dit-embryon. Ainsi décrits, les résultats de l’équipe de chercheurs d’Advanced Cell Technology (ACT) s’avéraient être une première. Mais en réalité ce n’était que "mensonge et inexactitude", écrit Jean-Yves Nau du Monde.
Le Dr Lanza reconnaît dans cette version corrigée de Nature qu’il n’a pas "exactement réussi" ce qu’il avait annoncé en août 2006. Les chercheurs ont en fait prélevé plusieurs cellules sur des embryons et ont constitué des lignées de cellules souches embryonnaires. Ces manipulations ont entraîné la mort de tous les embryons.
Avec cette "affaire Lanza" et après "l’affaire Hwang", les recherches sur les cellules souches embryonnaires et le clonage sont, une fois de plus, "entachées de trop de fraudes et d’erreurs". La firme ACT avait déjà annoncé fin 2001 avoir réussi le clonage de trois embryons, qui se seraient développés jusqu’à 6 cellules. Pourtant, jamais l’expérience n’a pu être reproduite…
La revue La Recherche de novembre 2006, montre les "énormes enjeux économiques" de ce secteur. Elle explique que la firme qui réussira à produire des cellules souches "labellisées éthiques" "gagnera le jack-pot". Elle rappelle que quelques heures avant la publication de Pr Lanza "la valeur des actions de la société avait quadruplé".
Human embryonic stem cell lines derived from single blastomeres, Irina Klimanskaya, Young Chung, Sandy Becker, Shi-Jiang Lu and Robert Lanza, Nature doi:10.1038/nature05142
Rappel : Dans sa lettre mensuelle de septembre 2006, Gènéthique avait déjà publié cette information sous le titre Lignées de cellules embryonnaires sans détruire l’embryon : éthique ou intox ?.
Le Monde (Jean-Yves Nau) 24/11/06