Réactions à l’arrêt de la Cour de cassation sur les enfants mort-nés

Publié le 27 Fév, 2008

Libération revient, via ses lecteurs et internautes, sur la décision de la Cour de cassation permettant à tout fœtus né sans vie d’être déclaré à l’état civil (cf. Synthèse de presse du 07/02/08).

Pour une lectrice, plutôt que d’aider à "faire le deuil d’une potentialité d’enfant", cet arrêt "ancre dans la douleur" et constitue "une première remise en cause du droit à l’IVG".

Joëlle Lévy-Ortscheidt, psychanalyste, voit dans cette décision une volonté d’estomper "la différence entre la vie et la mort", de "gommer le réel qu’est la mort". "Voici maintenant les fausses-couches relookées et les fœtus élevés à la dignité de l’enfant. La mort n’est plus qu’un acte manqué", poursuit-elle.
Elle regrette qu’"incidemment, la décision judicaire donne une définition de la vie : l’affirmation d’avoir eu l’intention de la donner" et que la Cour "s’inspire (…) des slogans de la psychologie comportementale envahissante, qui promeut le deuil généralisé à toute perte, mais surtout les techniques pour s’en débarrasser au plus vite". D’après elle, en effaçant le nom de fausse-couche, on efface le fait que "nous n’avons pas la maîtrise de nos vies", qu’"avoir un enfant reste une aventure hasardeuse, imprévisible, non programmable" et ce quels que soient les progrès de la science. "C’est aussi ce qui laisse aux enfants un espace pour vivre", ajoute-t-elle.
Elle conclut que cette décision octroie aux parents un autre motif de plainte, "cette identification à un malheur" ne leur garantissant pas "une meilleure qualité de vie".

Père d’un enfant perdu à 28 semaines et juriste, un autre lecteur dit comprendre la demande des parents qui ont porté cette affaire devant la Cour de cassation. "Cela m’a fait du bien de pouvoir lui donner un prénom, de le déclarer, cela aide à faire son deuil." Il ajoute : "Un bébé de 500gr mesure 20cm et a tous ses organes formés", "c’est un vrai bébé". Pour lui, "il faut déconnecter ce débat de la question de l’avortement" : "il peut y avoir plusieurs temps : le temps de l’embryon, du fœtus, et celui du bébé".

Marie-Noëlle H s’interroge sur l’existence d’un vide juridique sur les fœtus de 14 à 22 semaines : "avant 22 semaines, le fœtus n’est rien", "pourtant, vous n’avez pas le droit de demander une interruption de grossesse après 14 semaines"…

Libération 27/02/08

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