La question des OGM aura été au cœur des débats cet été. D’un côté, les faucheurs volontaires qui s’en sont pris à des champs transgéniques, parfois de manière anonyme. De l’autre, des expérimentations menées par des agriculteurs biologiques et visant à mesurer la contamination due aux OGM, ont été détruites, là aussi de façon anonyme.
La société refuse-t-elle les OGM parce qu’elle n’en voit pas l’utilité ? Les responsables politiques prennent la question au sérieux puisqu’ils ont reçu officiellement les faucheurs volontaires.
Le "Grenelle de l’environnement" risque d’être perturbé par cette question car José Bové devrait être incarcéré pour ses récentes actions de fauchage, ce qui devrait conduire plusieurs associations à bouder la rencontre.
Pour Hervé Kempf, la situation ne serait pas aussi compliquée si les gouvernements successifs n’avaient pas laissé la situation s’envenimer : ils ont laissé se développer les cultures OGM, sans jamais donner l’impression à l’opinion publique, plutôt réticente, qu’on les autorisait franchement.
Refuser de trancher sur la question des OGM, tout en les laissant s’imposer, c’est privilégier l’agriculture industrielle, fortement intégrée à l’industrie agroalimentaire, menée par un nombre restreint d’exploitants très performants. Quant à l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) elle a pris clairement position en faveur de l’agriculture biologique en affirmant : "l’agriculture biologique a le potentiel de satisfaire la demande alimentaire mondiale, tout comme l’agriculture conventionnelle d’aujourd’hui, mais avec un impact mineur sur l’environnement".
Le Monde (Hervé Kempf) 22/08/07