En 2010, le gouvernement québécois a lancé un programme gratuit de dépistage prénatal de la trisomie 21 (Cf. Synthèse de presse du 29/04/11). A la date du 30 juin 2011, 8000 femmes avaient participé au programme. Le gouvernement souhaiterait que ce dépistage soit accessible dans toute la province d’ici l’année prochaine et que 50 à 60% des femmes enceintes y recourent. Au Québec, environ 1 enfant sur 770 naît atteint de trisomie 21.
Jean Martin, membre de Regroupement pour la trisomie 21 (RT21) et père de Joël, un jeune homme trisomique, s’oppose à ce dépistage qu’il considère comme une porte ouverte à la sélection génétique. “Les avortement se font sur une base génétique, ce qui entraine de la discrimination“, explique-t-il. Alors que les futurs parents sont peu informés sur la trisomie 21, Jean Martin souhaite que les parents obtiennent “toutes les informations nécessaires à leur prise de décision“. Ceux-ci devraient obtenir des renseignements sur la vie avec un enfant trisomique, l’avortement et le deuil qui l’accompagne.
L’Association des obstétriciens et gynécologues du Québec est au contraire très favorable au développement de ce dépistage de la trisomie 21 et estime qu’il permet aux futurs parents de faire un choix éclairé.
Une consultation en ligne réalisée en 2008 par la Commission pour la santé et le bien-être affirme que 74% des personnes en âge de procréer désireraient avoir le choix de garder ou non leur enfant au moyen du dépistage prénatal.
Jean Martin craint qu’il n’existe plus dans le futur de services pour les trisomiques, ni même d’êtres vivant atteints de trisomie. “On perdrait une couleur de l’arc-en-ciel (…). Pourquoi est-il bon de vivre ? C’est qu’on a des gens qui sont créatifs, d’autres qui sont ingénieux (…). C’est ça la vie. C’est un arc-en-ciel de toutes sortes de couleurs. Et là, on tente d’enlever une couleur à l’arc-en-ciel“, souligne-t-il.
Journalmetro.com (Marie-Eve Shaffer) 20/09/11