Publication du décret autorisant les “bébés-médicaments” après DPI

Publié le 31 Déc, 2006
Le décret relatif à l’utilisation du diagnostic préimplantatoire (DPI) pour tenter de faire naître un ” bébé-médicament ” a été publié le 23 décembre 2006. C’est l’Agence de biomédecine qui est chargée d’encadrer cette pratique, autorisée depuis la loi bioéthique d’août 2004, et de donner au cas par cas les autorisations.
 
Diagnostic préimplantatoire
 
La première loi bioéthique du 29 juillet 1994 autorisait à titre exceptionnel le diagnostic biologique effectué à partir de cellules prélevées sur l’embryon in vitro.  Dans une famille à risque, le but est de sélectionner parmi plusieurs embryons conçus in vitro, un embryon non atteint d’une maladie génétique, pour l’implanter dans l’utérus de la mère ; les embryons malades sont alors détruits. Depuis la loi de 2004, les embryons non sélectionnés peuvent également être utilisés comme matériau de recherche. Dans les trois centres habilités en France (Montpellier, Paris-Clamart et Strasbourg), 150 DPI environ sont pratiqués chaque année pour obtenir une trentaine de naissances.
 
” Bébé-médicament “: triple tri
 
Une nouvelle étape vient d’être franchie : avec la technique du ” bébé-médicament “, appelé aussi ” bébé du double espoir “, l’embryon sélectionné devra être compatible avec son aîné atteint d’une maladie grave afin de permettre une greffe de cellules de sang de cordon ou une greffe de moelle. Pour pouvoir être implanté, cet embryon devra donc passer un triple test : être apte à se développer, être exempt de la maladie et être compatible avec son aîné malade. René Frydman estime qu’au terme de cette sélection, 1 embryon sur 16 pourra être implanté. Pour avoir une chance de naître, il ne suffit plus à l’embryon d’être sain, encore faut-il être compatible.
 
Conséquences psychologiques
 
Le 4 juillet 2002, le Comité consultatif national d’éthique avait ” entrouvert ” la porte, tout en s’inquiétant du risque de ” voir naître des enfants conçus seulement comme des donneurs potentiels “ (voir Lettre Gènéthique n° 32). De nombreuses personnes, médecins ou non, soulignent une nouvelle étape dans le processus de réification de l’être humain et craignent de lourdes conséquences psychologiques au moins chez les enfants. 

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