Le 19 octobre 2010, Valérie Boyer, députée UMP des Bouches-du-Rhône, présente une proposition de loi visant à mettre fin au "tourisme de transplantation d’organes". Le texte a pour but de "renforcer le système de surveillance et de traçabilité" des transplantations. Il demande, pour toute personne ayant reçu une greffe à l’étranger, de donner, avant son retour en France, un certificat garantissant que l’organe a été obtenu gratuitement.
Ce qu’on nomme "tourisme de transplantation" désigne le départ de patients des pays riches à l’étranger en vue d’obtenir des organes moyennant paiement. Cette pratique concerne notamment les greffes de reins effectuées à partir de donneurs vivants. Dans les pays en voie de développement, comme le Pakistan ou les Philippines, des personnes très démunies sont prêtes à vendre un de leurs reins. Selon une estimation de l’Organisation mondiale de la santé en 2004, ce trafic d’organes représenterait 10% de l’ensemble des transplantations dans le monde (Cf. Synthèse de presse du 20/05/10).
Toutefois, il s’agit d’un phénomène marginal en France explique le Dr. Karim Laouabdia, directeur médical et scientifique de l’Agence de la biomédecine, qui rend chaque année au Parlement un rapport sur le sujet, établi à partir de questionnaires envoyés aux centres de dialyse et aux équipes de greffes rénales. Le Dr. Laouabdia explique qu’ "au delà du problème éthique posé par la rémunération d’un organe, il convient de préciser que ces transplantations sont souvent réalisées dans des conditions sanitaires peu satisfaisantes avec des organes parfois touchés par des pathologies transmissibles telles que le VIH/sida ou l’hépatite B".
La-Croix.com (Pierre Bienvault) 19/10/10