Lors de la 11e journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe, le 22 juin 2011, la secrétaire d’Etat à la santé Nora Berra a annoncé le prochain lancement d’un 2e plan Greffe pour la période 2012-2017.
Voulant "faire de la greffe une priorité", elle souhaite que le taux d’opposition au prélèvement d’organes après la mort en France passe de 30 à 15% comme c’est par exemple le cas en Espagne et au Portugal. Afin d’atteindre cet objectif, les établissements devront "améliorer leurs conditions d’information, d’accueil et d’annonce auprès des proches". Une formation de toute la chaîne des professionnels et non plus des seules équipes spécialisées sera pour cela requise, a expliqué Nora Berra qui souhaite que les indicateurs relatifs aux résultats des établissements, tant quantitatifs que qualitatifs, soient publiés sur les site du ministère de la santé. Des appels d’offres "dédiés au domaine de la greffe" seront lancés afin d’encourager la recherche et 8 millions d’euros seront investis dans la mise en place du suivi, pendant 12 ans, d’une cohorte de 3600 patients insuffisants rénaux.
A l’occasion de cette journée, l’Agence de la biomédecine (ABM) a également lancé une campagne d’information avec pour slogan "pour sauver des vies, il faut l’avoir dit" (Cf. Synthèse de presse du 15/06/11). Il s’agit de sensibiliser les Français à la nécessité d’informer leurs proches de leur volonté en matière de don d’organes. Actuellement, il n’existe aucun registre national de donneur mais un registre national de refus pour signifier son opposition à subir des prélèvements après sa mort.
Selon une enquête effectuée en février 2011 par Opinion Way pour la Fondation Greffe de vie, si les 3/4 des Français se disent prêts à donner leurs organes après leur mort, 40% d’entre eux pensent que la possession d’une carte de donneur suffit à faire connaître leur volonté. Or, cette carte reste indicative et n’a pas de valeur légale. Les médecins interrogent toujours la famille pour confirmer le consentement au don. Incertains de la volonté du défunt, les proches refusent fréquemment le prélèvement.
Sur 15 613 malades en attente de greffe, 4708 greffes ont été réalisées en France en 2010. 92% de ces greffes, ont été effectuées à partir de donneurs décédés et 300 à partir de donneurs vivants. La loi de bioéthique, qui doit être adoptée définitivement le 23 juin 2011, prévoit d’autoriser la pratique du don croisé d’organes afin d’étendre les possibilités de don de rein entre vivants. Le don d’organes entre vivants est également élargi, au-delà de la famille proche, "aux personnes ayant un lien affectif étroit et stable d’une durée d’au moins 2 ans avec le receveur" (Cf. Synthèse de presse du 01/02/11).
Le Quotidien du médecin.fr (Stéphanie Hasendahl) 22/06/11 – Le Figaro.fr (Pauline Fréour) 22/06/11 – Liberation.fr 21/06/11 – La Croix 23/06/11