Privé d’alimentation et d’hydratation, un Texan décède au bout de 6 jours

Publié le 3 Juil, 2020

« Michael Hickson, mari de Melissa et père de cinq enfants, est décédé à l’âge de 46 ans le jeudi 11 juin au centre médical de St. David’s South Austin, après que l’hôpital ait interrompu tout traitement pendant six jours, ainsi que son hydratation et son alimentation. » Devenu tétraplégique en 2017 après un arrêt cardiaque, Michael Hickson vivait depuis mars dans un établissement de soins infirmiers spécialisés d’Austin au Texas, où une personne avait été testée positive au COVID-19 selon les informations envoyées par courriel à sa femme le 10 mai. Après un test positif le 15 mai sans que Michael Hickson ne présente de symptômes, puis un nouveau test, cette fois-ci négatif, le 25 mai, il est finalement conduit à l’hôpital de St. David’s South Austin le 2 juin « parce qu’il avait de la température et des difficultés à respirer ». Admis en soins intensifs le 3 juin, on informe sa femme que son état s’est dégradé. Le 6 juin, « stable et respira[nt] seul » il est transféré en soins palliatifs. Et le médecin informe l’épouse qu’« il ne pensait pas que son mari avait une bonne qualité de vie et que, contre sa volonté, M. Hickson ne serait pas nourri, hydraté ou ne recevrait pas de traitement pour la pneumonie qu’il avait contractée ».

 

Le St. David’s South Austin Medical Center a déclaré que la décision « de mettre fin aux soins invasifs » avait été prise par le « tuteur nommé par le tribunal (qui a reçu le pouvoir de décision à la place de son épouse), en collaboration avec l’équipe médicale ». « Mme Hickson avait été nommée tuteur temporaire de M. Hickson pour prendre les décisions relatives à ses soins, mais alors que son affaire était en instance devant le tribunal des successions, la sœur de M. Hickson, Renee Hickson, a également demandé des droits de tutelle ».

 

« Il avait retrouvé sa personnalité, avait des souvenirs d’événements passés, aimait faire des calculs mathématiques et répondre à des questions sur des sujets divers », témoigne sa femme qui n’a été informée de son décès que le lendemain matin, « alors que sa dépouille avait déjà été transportée dans un funérarium sans son autorisation ». « Pourquoi les personnes handicapées sont-elles considérées comme ayant une mauvaise qualité de vie ? », interroge-t-elle, déclarant vouloir « faire la lumière sur cette affaire ».

 

 

Pour aller plus loin :

L’arrêt volontaire de l’alimentation et d’hydratation : un suicide assisté qui ne dit pas son nom ?

Un tribunal britannique autorise l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation d’un patient qui n’est pas en phase terminale

La vie ne peut être considérée comme un dommage

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The Texan, Kim Roberts (29/06/2020)

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