Le quotidien La Croix consacre son dossier "Sciences & Ethique" au "principe de précaution".
Ce principe, dont l’inscription dans la Constitution est actuellement en discussion, s’applique à de nombreux domaines : environnement, santé publique, sécurité alimentaire, …
Dans le domaine de la santé publique le "déclic" a été l’affaire du sang contaminé car, explique le Pr Jacques Drucker, "ce drame a en effet mis en lumière d’inconstatables défaillances dans la sécurité du système des soins, l’évaluation des risques et la communication scientifique". Directeur du Réseau national de santé publique, aujourd’hui devenu l’Institut de veille sanitaire, le Pr Drucker explique que ce nouvel état d’esprit a permis de replacer au coeur de la décision politique des impératifs de santé publique jusque là occultés par des impératifs lucratifs. Un vaste réseau d’agences de veille s’est également mis en place ce qui fait que la France a un des dispositifs d’évaluation des risques sanitaires les plus performants au monde.
Le Pr Philippe Kourilsky, directeur général de l’Institut Pasteur, met en garde contre l’exploitation abusive du principe de précaution qui est utilisé "davantage pour gérer l’image du risque que le risque lui même".
Enfin si pour certain, l’usage du principe de précaution freine la recherche, le philosophe Dominique Bourg montre qu’au contraire, ce principe active la recherche car il "contraint à produire de la connaissance en vue de mieux cerner le risque".
La Croix (Pierre Bienvault) 24/06/03