Le New York Times publie aujourd’hui, 19 juillet 2009, un éditorial de Peter Singer, philosophe et professeur de bioéthique à l’Université de Princeton, intitulé :" Pourquoi nous devons réduire les soins médicaux". Il y défend le système QALY, établi en Angleterre, qui vise à déterminer quand les patients peuvent bénéficier de soins médicaux.
L’introduction donne le ton d’emblée : "Vous avez un cancer du rein. Cela vous tuera probablement dans un an ou deux. Un médicament, le Sutent, ralentit l’avancée de la maladie et pourrait vous permettre de gagner six mois de vie, pour le prix de 51 000$. Ces quelques mois supplémentaires valent-ils une telle somme ?" D’autant, et l’argument est de taille pour Peter Singer, que de telles dépenses grèvent notablement les finances des assurances maladies, et de ceux qui y investissent (rappelons qu’aux Etats-Unis, les systèmes de santé sont principalement privés).
La thèse de ce philosophe, disciple des utilitaristes anglais, repose sur le principe d’égal considération des intérêts. Il impliquerait de prendre en compte des considérations financières, y compris dans le domaine biomédical. Les personnes handicapées, qui jouiraient d’une qualité de vie inférieure en raison même de leur handicap, devraient donc recevoir moins de traitements médicaux.
Wesley J.Smith, observateur engagé en bioéthique affirme que Singer "discriminerait les malades, les personnes les plus âgées, et les personnes handicapées". Il dénonce une volonté de choisir qui devrait et ne devrait pas recevoir de soins médicaux par l’établissement d’une classification entre les vies humaines et s’étonne que de tels propos puissent être impunément tenus dans les colonnes du New York Times. Pour beaucoup, de tels propos justifient l’euthanasie.
New York Times (Peter Singer) 19/07/09