Patrick Hetzel : « Il faut agir en amont pour réduire l’occurrence de l’IVG »

Publié le 23 Nov, 2020

« Je pense que cette loi ne va pas améliorer les droits des femmes dans notre pays mais les détériorer ». Revenant sur la proposition de loi visant à allonger le délai légal pour recourir à l’avortement, de 14 à 16 semaines d’aménorrhée, le député LR Patrick Hetzel se dit « très sensible aux arguments du Conseil National de l’Ordre des Médecins qui s’est opposé à cet allongement du délai ainsi que du CNGOF[1] qui dénonce pertinemment une certaine forme d’indifférence de beaucoup de collègues parlementaires à la réalité de gestes qu’ils ne connaissent pas ». Des gestes qui s’avèrent « non seulement dangereux » plus le délai s’allonge, « mais dont on peut comprendre qu’il[s] puisse[nt] choquer beaucoup de praticiens qui se sont engagés professionnellement pour donner la vie et en sauver au maximum ».

Prévenir plutôt que transgresser toujours plus

Le député rappelle qu’un sondage IFOP publié au début du mois d’octobre 2020 indique que « 92% des Français considèrent qu’un avortement laisse des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes ». Selon la même enquête, « 88% des Français sont favorables à une étude des causes et des conséquences de l’avortement pour favoriser la prévention ».

Pour le député les chiffres parlent d’eux-mêmes : 232 000 avortements en France par an, 753 000 naissances, « une IVG pour trois naissances ». « On voit bien qu’il faut agir en amont pour réduire l’occurrence de l’IVG » estime Patrick Hetzel qui donne en exemple l’Allemagne, et ses « importantes campagnes d’information et de prévention ». Grâce à elles, le nombre d’avortements est inférieur à 100 000 depuis 2014, alors que la population allemande est supérieure à la population française.

Le droit des femmes n’efface pas les autres

En tant que législateur, le député appelle à toujours rechercher « un équilibre entre les différents droits à prendre en considération ». Et en l’occurrence, le droit des femmes, mais aussi celui des médecins et professionnels de santé à « pouvoir librement faire valoir leur clause de conscience », sans oublier de « protéger le fœtus qui, ne l’oublions pas, est un être humain en devenir ».

 

[1] Conseil National des Gynécologues-Obstétriciens de France

Source : Le Quotidien du Médecin, Patrick Hetzel (24/11/2020)

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