Ouverture du débat public sur la fin de vie à Strasbourg

Publié le 23 Sep, 2012

Dans le cadre de la mission sur la fin de vie que lui a confiée François Hollande (synthèse de presse Gènéthique du 17/07/12, 28/08/12 et 21/09/12), Didier Sicard a ouvert samedi 22 septembre à Strasbourg la première des huit "consultations citoyennes", prévues dans différentes villes françaises. L’objectif : "faire émerger un débat plus sociétal que médical sur l’euthanasie." 

Samedi à Strasbourg, "une centaine de personnes ont […] répondu présent", parmi lesquelles des "médecins et des infirmières, des psychologues ou des réanimateurs", mais aussi des "bénévoles de soins palliatifs, des étudiants, des adhérents de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), des citoyens ‘lambda’. "

" Au programme : une grande discussion, compartimentée en six ateliers le matin, collective l’après-midi.’ Au cours des discussions de l’atelier relatif à la question des personnes "en souffrance psychique demandant une assistance au suicide", une gériatre a pris la parole : "Est-ce que mourir [est] vraiment la seule issue […] ? Est-ce vraiment un libre choix ? ". Pour un autre : "Personne ne peut juger de la souffrance psychique. Chacun doit pouvoir être aidé au suicide s’il le décide, sans avoir à se jeter d’un pont." 

Malgré les divergences d’opinions, le médecin de l’ADMD se réjouit pourtant que chacun "ait parlé avec son cœur" dans ce débat marqué par "le respect et l’écoute." Ainsi, "la plupart des membres de l’assistance [ont laissé] filtrer leurs doutes plus que leurs certitudes : ‘Pourquoi l’Etat devrait-il légiférer sur des questions de vie ou de mort ?‘, ‘Y a-t-il un acharnement palliatif ?’, ‘Le coût de la prise en charge ne risque-t-il pas d’influencer le débat?’.

A l’issue du débat, "quelques constats font l’unanimité", comme "le sentiment des personnes âgées dites ‘dépendantes’ d’être une charge. " On évoque aussi "la solitude de la personne âgée, l’indifférence d’une société qui se “déshumanise, on parle des atouts et des faiblesses de la loi Leonetti."

Ainsi, "d’autres pistes que celles d’une aide active à mourir se dessinent pour la commission Sicard", qui se nourrira également du prochain "débat citoyen" prévu le 6 octobre prochain à Montpellier.

Le Figaro (Agnès Leclair) 24/09/12 – La Croix (Marine Lamoureux) 24/09/12 – La Vie (Joséphine Bataille) 21/09/12

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