Publié pendant l’été 2011, un rapport du Comité des droits de l’homme de l’ONU affirme que les nations devraient garantir, pour toutes les femmes et les filles, un "droit d’accès à l’avortement", considéré comme faisant partie de leurs "droits de l’homme".
Rédigé par Anand Grover, rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à la santé, ce rapport établit un lien entre l’accès à l’avortement et le standard le plus élevé de santé physique et mentale. "Les lois pénalisant et réduisant l’avortement [IMG et IVG] sont des exemples par excellence d’entraves inacceptables à la réalisation des droits des femmes à la santé et doivent être éliminées", estime A. Grover. Il va plus loin en affirmant que la seule légalisation de l’avortement n’est pas à elle seule suffisante pour dire que les Etats ne violent pas le droit des femmes à la santé, ceux-ci devant selon lui promouvoir les procédures d’IVG par des moyens permettant la pratique d’avortements sans danger. Des services de "bonne qualité" doivent ainsi inclure "la mise en place de cliniques disponibles et accessibles, la fourniture de formations à destination des médecins et du personnel médical, la promulgation de conditions d’obtentions de licences, et l’assurance d’une accessibilité des équipements et techniques les plus récents et les plus sûrs médicalement".
"Il n’existe aucun lien de cause à effet qui prouve qu’existent des atteintes à la santé mentale résultant de l’avortement choisi", allègue Anand Grover qui prône l’accès à l’avortement pour les femmes afin de "protéger leur santé mentale".
Le rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à la santé se dit opposé aux législations qui établissent, pour les femmes ayant abusé de drogues pendant leur grossesse, une responsabilité pénale pour maltraitance de leur enfant. Il demande aux Etats de "suspendre/abolir l’application des législations pénales existantes qui concernent les différents types de comportements pendant la grossesse, tels les comportements liés au traitement du fœtus, en particulier aux fausse-couches, la consommation d’alcool et de drogues, et la transmission du VIH".
Dans une note ouvrant ce rapport, Ban Ki-Moon, Secrétaire général de l’ONU, écrit avoir "l’honneur" de présenter à l’Assemblée générale ce rapport, dont le contenu contraste pourtant avec l’image de neutralité officielle que revendique l’organisation en matière d’avortement.
Friday Fax (Douglas A. Sylva) 26/09/11