Sur recommandation de sa Sixième Commission (chargée des questions juridiques), l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté mardi 8 mars la Déclaration des Nations Unies sur le clonage des êtres humains, non contraignante. Le texte encourage les gouvernements à interdire toutes les formes de clonage humain dans la mesure où elles seraient incompatibles avec la dignité humaine et la protection de la vie humaine. Les États Membres sont invités à adopter les mesures voulues pour écarter le risque de l’exploitation des femmes dans l’application des sciences de la vie et à appliquer sans délai une législation nationale donnant effet aux dispositions de la Déclaration
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Le texte a été adopté à une large majorité : 84 voix pour, 34 contre et 37 abstentions. Il avait été voté au préalable par la sixième commission juridique, chargée de l’élaborer, à 71 voix pour, 35 contre et 43 abstentions (cf. revue de presse du 21/02/05).
Les Etats-Unis, la majorité des pays africains et arabes ont voté en faveur de l’interdiction de toute forme de clonage. Le représentant du Mexique, appuyé par les représentants de la Hongrie, de la Pologne et des États-Unis, a expliqué "accepter une frontière superficielle entre le clonage à des fins de reproduction et le clonage thérapeutique est une vision manichéenne qui ouvrirait la porte à un espace inconnu et dangereux". "Il est triste et déconcertant de voir des délégations s’opposer, de manière aussi vive, à la vie humaine", a constaté le représentant du Costa Rica, appuyé en ce sens par les représentants du Nigéria, de l’Ouganda, de l’Éthiopie et de la Libye. Dans un communiqué de la Maison Blanche, Georges Bush a "applaudi" le vote de l’ONU estimant que le clonage "est un affront à la dignité humaine".
Plusieurs pays européens et asiatiques ont voté contre estimant que le clonage thérapeutique ne devait pas être interdit. La Chine, la Belgique et la Grande-Bretagne ont immédiatement déclaré qu’"ils ne se sentaient pas liés par cette déclaration de l’ONU, non contraignante". Le représentant de l’Inde a vanté les mérites du clonage thérapeutique et de la « révolution médicale » qu’il promet repris par les représentants de la République de la Corée, de la Thaïlande, de l’Espagne, du Japon, du Brésil, de Singapour, du Canada, de la Fédération de Russie et des Pays-Bas.
La France était opposée à l’adoption de cette déclaration, défendant au niveau international le clonage thérapeutique, interdit au niveau national.
Opposé à toutes les formes de clonage, le représentant de la Norvège a justifié son vote négatif en invoquant l’inutilité d’un texte non contraignant.
Parmi les abstentionnistes, le représentant de l’Afrique du Sud a estimé que le caractère délibérément ambigu du texte vise à laisser une marge de manœuvre à tous les États. De nombreux pays musulmans se sont abstenus, n’étant pas parvenus à un accord sur ce sujet.
Lire en ligne la Déclaration des Nations Unies sur le clonage des êtres humains |
La Croix 10 et 11/03/05 – Le Figaro 10/03/05 – Le Monde 10/03/05 – Onu –