Le gouvernement anglais favorable aux OGM (organismes génétiquement modifiés) souhaitait concilier une opinion publique hostile en s’appuyant sur des études indépendantes. Un rapport récent montrait en effet que l’opinion britannique avait à l’égard des aliments transgéniques une attitude de méfiance voire d’hostilité (cf. revue de presse du 26/09/03).
C‘est pourquoi des experts indépendants nommés par le gouvernement britannique ont présenté jeudi dernier à Bruxelles les résultats d’une vaste étude lancée en 1999 sur l’effet environnemental des OGM. Ils ont comparé le comportement de plantes transgéniques et non transgéniques de 3 variétés différentes. D’après leur conclusion, l’effet sur l’environnement des plantes transgéniques est réel. Ces résultats ont sérieusement “refroidi” l’enthousiasme du gouvernement anglais d’autant qu’“il est aujourd’hui moins évident que les plantes transgéniques créeront de la richesses” affirmait le conseiller scientifique du premier ministre britannique. Le commissaire à l’environnement Magrot Wallström a de son côté raidi le ton à l’égard des firmes promouvant les OGM.
Au niveau européen, cette étude va peut être entraîner une nouvelle paralysie du processus d’ouverture de l’Union aux OGM. Elle va aussi renforcer la position de l’Union dans la procédure lancée par les Etats-Unis devant l’Organisation mondiale du commerce : elle possède désormais des éléments scientifiques pour justifier la prudence de Bruxelles dans le processus d’autorisation des OGM et fait donc reculer la perspective de la levée du moratoire européen (cf revue de presse du 24/06/03).
Le Monde (Hervé Kempf) 20/10/03