Alors que le Conseil national monégasque doit se prononcer demain sur un projet de loi pour légaliser l’avortement dit "thérapeutique" (interruption médicale de grossesse – IMG), Mgr Barsi, archevêque de Monaco, réagit.
Il regrette qu’à l’heure où la Principauté fait valoir son indépendance et sa spécificité culturelle, elle "choisisse délibérément de s’aligner sur d’autres sociétés pour y recherche de prétendus modèles de société". Pour lui, c’est surtout un symbole qui est visé au travers de ce projet de loi : "d’aucuns, ici ou ailleurs, ne supportaient plus cette exception monégasque dont un long travail de sape idéologique avec des relais médiatiques a pu venir à bout avec le texte qui nous est proposé".
Il craint par ailleurs que ce texte soit "la première étape d’un processus qui a suivi partout ailleurs le même scénario". "Quand on dit que ce projet ne concerne que les cas extrêmes visés par le texte, on ne dit pas la vérité et on cache la réalité. Tout le reste risque de suivre et le pire est à redouter parce qu’on n’aura de cesse de prétendre mettre Monaco au diapason du minimum de standard éthique. On ne peut pas appeler progrès ce qui constitue une régression dans la considération due à la dignité et à l’intangibilité intrinsèques de l’être humain."
Il s’interroge ensuite sur la compatibilité de ce projet avec la Constitution nationale notamment au regard du respect de la liberté de chacun face aux insuffisances de la clause de conscience prévue dans l’article 5. "Les dispositions générales et particulières de ce même article 5 paraissent faire peu de cas de l’article 20 alinéa 2 de notre Constitution quant au "respect de la personnalité et de la dignité humaine", à l’interdiction de "traitements cruels, inhumains ou dégradants" au regard du droit de l’enfant à naître."
Enfin, il se demande quelle signification peut avoir le maintien de l’attachement à la religion catholique comme religion d’Etat si "on propose des législations qui sont notoirement incompatibles avec des principes que cette religion a toujours qualifiée de "non négociables"".
Nice Matin.com 31/03/09