La découverte de l’outil CRISPR-Cas9 fait craindre que des équipes de scientifiques se lancent dans une course pour la modification génétique de l’être humain. Si les opinions publiques européennes et américaines, hostiles à ces manipulations (cf. Quand CRISPR fait face à une opinion publique hostile aux biotechnologies) freinent les chercheurs, des pays comme l’Inde et la Chine sont « plus ouverts au débat, notamment en ce qui concerne la question de l’éradication des maladies ». Ils bénéficient du « soutien de la population pour ce type de recherches eugéniques » et de législation plus laxistes ; « deux facteurs primordiaux qui contribuent à l’émergence de technologie d’amélioration génétique ».
Une orientation scientifique qui pourrait servir les ambitions de la Chine : « Si l’on met de côté les objections éthiques et sanitaires, l’amélioration génétique a le potentiel d’apporter de nombreux avantages nationaux. Même des augmentations marginales, via l’édition de gènes, pourrait avoir des effets signifiants sur la croissance économique d’un pays. Certains gènes pourraient donner à quelques athlètes un avantage dans des compétitions internationales intenses. D’autres gènes pourraient avoir un effet sur les tendances violentes, en suggérant que les modifications génétiques puissent réduire le taux de crimes. »
Pour aller plus loin :
Le Point (21/11/2016) ; Slate (Vincent Ménilève) 21/11/2016