Mardi 9 octobre, Mgr Vingt-trois, archevêque de Paris, a célébré la messe de rentrée des responsables politiques en la Basilique Sainte-Clotilde.
Dans son homélie, Mgr Vingt-trois a évoqué “le récent débat dont s’est honoré notre parlement [qui] a permis de mettre en évidence les paradoxes d’une société qui est comme égarée dans ses repères éthiques. D’un côté, on s’emploie à attribuer le titre de famille à des unions de personnes qui n’ont plus aucun lien biologique et on dépense beaucoup d’énergie pour se convaincre que la filiation choisie est la plus conforme à la paix des ménages. D’un autre côté, on donne l’impression que l’ultime critère pour décider de la filiation serait le critère biologique, et on imagine appliquer ce critère à des sociétés dans lesquelles la conception de la famille s’étend bien au-delà des simples relations parents-enfants au sens strict”.
Face à une science médicale de plus en plus omniprésente et omnisciente, Mgr Vingt-trois s’interroge : “La maîtrise génétique va-t-elle aider à une plus grande qualité de vie ou devenir un carcan qui conditionne l’ensemble des relations sociales ?”
L‘archevêque de Paris a tenu à rappeler l’importance d’un cadre législatif au service du bien commun et non des intérêts particuliers : “Certains imaginent que l’on doit laisser chacun se déterminer selon les options de sa liberté individuelle. Je ne pense pas que les grands enjeux de l’existence humaine puissent être abandonnés aux seuls choix personnels. Une société civilisée se doit de soutenir ces choix des personnes par les moyens qu’elle met en œuvre et par des règles dont le cadre législatif définit l’obligation pour le bien de tous. Nous devons être vigilants non seulement sur les attendus politiques et les intentions qui peuvent être généreuses, mais aussi sur l’impact des décisions pour l’ensemble de notre société”.
– La Croix (Anne-Bénédicte Hoffner) 11/10/07