« Nous soutenons les appels précédents en faveur d’une recherche et d’une innovation responsables en médecine régénératrice afin d’améliorer la science, les modèles de financement de la science et de la prestation de soins de santé, la gouvernance et la communication avec le public et les patients ». Dans un rapport commun, l’EASAC (Conseil consultatif scientifique des académies européennes) et la FEAM (Fédération des académies européennes de médecine) rappellent que si « la médecine régénératrice est très prometteuse pour le traitement des maladies incurables », elle n’a, à ce jour, « fait ses preuves que dans quelques indications cliniques spécifiques, par exemple pour les troubles hématopoïétiques et cutanés ».
Aussi, le rapport met en garde contre des pratiques croissantes de « cliniques commerciales offrant des produits et des services non réglementés, promettant un large éventail de bénéfices en utilisant des médicaments mal caractérisés, avec peu de preuves d’efficacité, une justification vague et avec l’intention première de faire des profits financiers ». Il regrette que « l’approbation et la commercialisation prématurées d’approches fondées sur des preuves insuffisantes, en raison de l’évolution des modèles commerciaux facilitée par les initiatives des autorités réglementaires en faveur d’un accès accéléré ».
Aujourd’hui, les deux Agences soulignent que « les applications médicales ont entraîné un écart entre les attentes et les réalités de la mise en œuvre des technologies de médecine régénérative dans la pratique clinique » et estiment que « l’intérêt du patient doit prévaloir. Il est nécessaire de garantir une base scientifique robuste pour les interventions cliniques et sur les critères d’évaluation ». En effet, l’Union européenne ne doit pas abaisser « son seuil réglementaire sans tenir pleinement compte des conséquences sur la sécurité des patients, les budgets de santé et la confiance du public dans la science ».