« “Admis dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés” : tous les médecins prennent cet engagement solennel mentionné dans le serment d’Hippocrate avant de commencer à exercer. Mais de l’otite bénigne au cancer métastasé, les informations médicales ne sont plus ces secrets que nous ne partageons qu’avec notre médecin et la Sécurité sociale. Dans cette rassurante relation triangulaire s’est interposé l’ordinateur.[1] »
Dans un essai très documenté, Coralie Lemke permet à chacun d’ouvrir les yeux : chacun de nous, en tant que patient, est devenu un jeu de données convoité. Des données – plus ou moins – dignes d’intérêt pour la recherche, et une poule aux œufs d’or pour les cybercriminels ou les GAFAM. Des données subtilisées ou semées au gré de nos rendez-vous médicaux. Car même lorsque l’on a pris la peine de décrocher son téléphone, c’est un message de Doctolib qui vous rappelle que votre médecin vous attend demain à 10h.
« Avec 45 millions de comptes ouverts en France, la plateforme connaît le suivi médical de plus de deux tiers des Français. »[2]. Des données certes chiffrées mais pas « de bout en bout ». Car « l’ennui, c’est que certaines fonctionnalités de Doctolib seraient limitées, par exemple celle qui permet de voir où et quand une consultation est disponible dans plusieurs endroits de la ville. »[3] Le côté « pratique », justifie-t-il tous les compromis de sécurité ?
Ma santé, mes données permet une prise de conscience. Essentielle.
Editions : Premier Parallèle
Nombre de pages : 182
Date de parution : 16 septembre 2021
[1] Ma santé, mes données, Coralie Lemke p. 10
[2] Ma santé, mes données, Coralie Lemke p. 125
[3] Ma santé, mes données, Coralie Lemke p. 129
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