Les assises pour l’abolition universelle de la maternité de substitution qui se sont tenues hier à l’Assemblée nationale (cf. Commercialisation, exploitation, marchandisation : A l’Assemblée nationale, les féministes disent non à la GPA) révèlent qu’« il est possible de refaire l’unité autour d’une vraie préoccupation pour l’être humain » analyse Aude Mirkovic. Par « des chemins fort différents », les féministes de toujours, les promoteurs de la famille et même les écolos parviennent à la même conclusion : il est nécessaire de s’opposer à la GPA.
De droite, de gauche et du centre, « au-delà des clivages politiques », les opposants à la GPA « poursuivent un but commun : protéger la dignité humaine en dénonçant une nouvelle forme de traite des êtres humains cyniquement enrobée de bons sentiments, la gestation pour autrui ».
Dans les mêmes termes que la Charte pour l’abolition universelle de la maternité de substitution, la pétition « No Maternity traffic »[1] adressée au Conseil de l’Europe et l’initiative « Stop surrogacy now »[2] à l’échelle internationale dénoncent cette « pratique intolérable ». Alors que sur d’autres sujets, « cruciaux pourtant », « la promotion de la famille fondée sur la réalité et non sur les seuls désirs est souvent disqualifiée d’entrée », l’opposition à la GPA est « l’occasion d’une rencontre inattendue, voire inespérée », qui fait « voler en éclats les clivages soigneusement entretenus entre progressistes et conservateurs ». Les féministes constatent avec cette pratique que « la promotion à outrance de droits individualistes mène jusqu’à l’asservissement de femmes pour fabriquer des enfants pour les autres ».
[1] No Maternity Traffic regroupe « des associations nationales et européennes dont les plus connues en France sont Alliance VITA, La Manif Pour Tous ou encore l’Agence Européenne des Adoptés ».
[2] La pétition Stop surrogacy now a été signée par des « personnalités dites en majorité de gauche ».
Le Figaro (03/02/2016)