L’impact épigénétique de la prématurité perdure à long terme

Publié le 10 Mar, 2020

Il semblerait qu’une naissance prématurée puisse avoir des effets épigénétiques sur les enfants, et que la durée de la grossesse ait une influence notable sur l’expression de leur ADN.

Des chercheurs du Karolinska Institute en Suède ont analysé des prélèvements sanguins de plus de 6000 nouveau-nés. Ils y ont étudié les modifications épigénétiques de plusieurs milliers de gènes en fonction du terme exact de naissance de chacun. « Nos nouvelles découvertes indiquent que ces modifications de l’ADN peuvent influencer le développement des organes fœtaux », explique Simon Kebede Merid, l’auteur de l’étude, publiée dans Genome Medicine.

Les altérations épigénétiques ne modifient pas l’ADN en lui-même, mais influent son expression, « ce qui a des conséquences sur le développement et la croissance ». L’étude a spécialement porté sur le degré de méthylation de l’ADN, directement corrélée à la quantité de protéine associée.

L’équipe a par ailleurs analysé des échantillons provenant d’enfants âgés de 4 à 18 ans. Pour 17 % d’entre eux, les schémas de méthylation de l’ADN détectables à la naissance se retrouvaient  plusieurs années après. « Cela signifie que pour certains gènes, les niveaux de méthylation de l’ADN influencés par l’âge gestationnel à la naissance persistent pendant de nombreuses années. »

La prématurité (naissance à moins de 37 semaines de grossesse) concerne 5 à 10 % des nouveau-nés. Ces bébés ont plus de risques de présenter des troubles du développement neurologique et d’avoir des maladies respiratoires et pulmonaires. Plus les bébés sont prématurés, plus ces risques sont importants. Les chercheurs vont désormais concentrer leurs recherches sur l’identification d’un éventuel lien entre ces risques médicaux et les différences épigénétiques découvertes par l’équipe de recherche.

Pour aller plus loin :

L’environnement prénatal joue un rôle dans l’empreinte génomique

Le processus de FIV affecte la taille des nouveaux nés

La PMA à l’épreuve de l’épigénétique

L’hérédité est plus que la somme de nos gènes

Bionews, Dr Helen Robertson (09/03/2020)

Partager cet article

[supsystic-social-sharing id='1']

Synthèses de presse

Suisse : un tribunal rejette le recours du père d’un fœtus avorté
/ IVG-IMG

Suisse : un tribunal rejette le recours du père d’un fœtus avorté

Selon le tribunal fédéral, le père d'un fœtus avorté n’est pas titulaire « du bien juridiquement protégé qui est la vie ...
blood-1813410_1920
/ Génome

Hémophilie A : des résultats positifs de la thérapie génique Pfizer en phase III

Mercredi, l’entreprise Pfizer a annoncé que sa thérapie génique l’hémophilie A, a été « couronnée de succès » lors d'un ...
Changement de genre chez les mineurs : la WPATH « coupable » d’une « fraude scientifique majeure et inqualifiable »
/ Genre

Changement de genre chez les mineurs : la WPATH « coupable » d’une « fraude scientifique majeure et inqualifiable »

La WPATH a recommandé la prescription de « bloqueurs de puberté » et d’hormones du sexe opposé, sans attendre les conclusions ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres