Pourquoi les gouvernements s’intéressent-ils à la question de l’euthanasie ? C’est la question que pose Véronique Hervouët, psychanalyste et essayiste dans une tribune pour Boulevard Voltaire.
Admettant la sincérité de ceux qui sont favorables à l’euthanasie par “humanisme”, elle attire l’attention sur les intérêts politiques en citant Jacques Attali[1] : “Dès qu’il dépasse 60/65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte cher à la société. Je crois que dans la logique même de la société industrielle, l’objectif ne va plus être d’allonger l’espérance de vie, mais de faire en sorte qu’à l’intérieur même d’une vie déterminée, l’homme vive le mieux possible mais de telle sorte que les dépenses de santé soient les plus réduites possible en termes de coût pour la collectivité. Il est bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement plutôt qu’elle se détériore progressivement. L’euthanasie sera un instrument essentiel de nos sociétés futures.”
Constatant que la Marche pour la Vie 2015, qui reprenait des slogans contre l’euthanasie, a mobilisé dans les rues “dans l’indifférence des médias”, Véronique Hervouët s’étonne de voir ses contemporains prêts à “accorder à des institutions un droit de vie ou de mort sur leurs proches et eux-mêmes”.
[1] in: L’Avenir de la vie, Ed. Seghers, 1981.
Boulevard Voltaire (Véronique Hervouët) 26/01/2015