Le Docteur Carlo Bellieni, néonatalogiste à la polyclinique de Sienne a accordé une interview à Zenit dans laquelle il explique les raisons de la multiplication des cas d’euthanasie.
Rappelons qu’en septembre 2004, les autorités judiciaires des Pays-Bas et la clinique Universitaire de Groningen ont passé un accord autorisant à tuer sans leur consentement, les enfants de moins de 12 ans atteints de maladies incurables ou victimes de grandes souffrances (cf. revue de presse du 07/09/04).
Le Dr Bellieni estime que les analgésiques utilisés en néonatalogie sont d’une telle force que l’on ne devrait pas avoir besoin de recourir à l’euthanasie.
Interrogé sur les souffrances morales du patient, le Dr Bellieni rappelle qu’il est impossible de raisonner ainsi dans le cas d’un nouveau né. Il explique avoir reçu des témoignages de patients gravement atteints qui s’estiment plus sereins que certaines personnes dites "en bonne santé". Il estime que la souffrance de ces enfants n’en fait pas "un état inhumain", une vie "qui ne vaut pas la peine d’être vécue".
Lorsque l’euthanasie est invoquée, il lui semble vital d’avoir un pronostic exact et d’en discuter avec les parents. Lorsque ces derniers sont impliqués cela signifie que l’issue n’est pas figée mais toujours sujet aux passions humaines, aux doutes et aux incertitudes.
Il estime que l’euthanasie n’est pas une réponse aux souffrances des patients mais une réponse à ceux qui décident.
Le Dr Bellieni soutient que la façon dont un enfant handicapé est accepté dépend de la personnalité de ses parents et de l’environnement dans lequel il évolue.
L‘euthanasie, estime t-il, s’explique par l’handiphobie, c’est à dire la phobie du handicap, la phobie de ce qui n’est pas contrôlé et qui empêche d’appréhender le handicap avec sérénité. Comme toutes les phobies, l’handiphobie doit être combattue et doit disparaître.
Interrogé sur la solution à mettre en place dans le cas d’une naissance d’un enfant lourdement handicapé, le Dr Bellieni estime que la solution consiste à ne pas l’abandonner, ni lui ni sa famille. Il explique que l’enfant a besoin de sa famille et que la famille a besoin du soutien du corps médical afin de mettre au point une thérapie adaptée.
Zenit 09/05/05