En décembre 2012, des jumeaux Belges étaient euthanasiés à leur demande, suite au "diagnostic d’un glaucome, une maladie dégénérative du nerf optique qui peut conduire à la cécité" (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 14/01/13). A ce titre, l’Institut européen de bioéthique (l’IEB) s’interroge et publie son analyse.
En premier lieu, l’IEB explique que les jumeaux ne se trouvent "pas nécessairement" […] "en dehors du cadre de la loi [belge] relative à l’euthanasie" tout en précisant qu’ "il est probable que toutes les conditions de la loi étaient formellement réunies", qu’ils "ont formulé une demande volontaire, répétée et sans pression extérieure", et "fait état d’une maladie incurable et d’une souffrance psychique insupportable".
L’IEB poursuit en précisant que "le grand public est surtout choqué ou interpellé, en particulier à l’étranger, par le fait que les deux jumeaux n’étaient pas en phase terminale", mais rappelle cependant que "la loi belge permet aussi l’euthanasie lorsque le décès n’est pas prévu à brève échéance". Dans ce dernier cas, la loi impose la consultation d’ "un autre médecin indépendant, psychiatre ou spécialisé dans la pathologie concernée" et que s’écoule au moins un mois de réflexion "entre la demande écrite du patient et l’acte d’euthanasie". A ce titre, l’Institut précise que dans le cas des jumeaux, "un psychiatre de l’équipe du médecin qui a euthanasié les jumeaux aurait été préalablement consulté".
Cependant, l’IEB explique que "cette affaire suscite un malaise" car "tout se passe comme si, insensiblement, l’euthanasie en venait à représenter la réponse humainement la plus digne dans des situations de souffrance". Pour l’Institut européen de bioéthique, "la loi belge est conçue et interprétée en termes si larges que l’euthanasie et l’assistance médicale au suicide apparaissent acceptables dès l’instant où l’intéressé en formule librement la demande". Si elle exige, entre autres conditions, une maladie incurable et que le patient fasse "état d’une souffrance physique ou psychique insupportable", il s’avère néanmoins que "la liste des maladies incurables est pratiquement infinie" et "que la notion de souffrance psychologique est laissée à l’appréciation subjective de l’intéressé".
Pour l’IEB, "il est certain que nous assistons déjà, dans les faits, à une banalisation de l’acte euthanasique en Belgique". En effet,"à l’époque où la loi fut discutée et adoptée, une majorité de parlementaires estimaient que la société n’était pas prête à admettre l’euthanasie des mineurs et des déments". Or, aujourd’hui, des politiques "de plusieurs partis considèrent que l’heure est venue de franchir ce nouveau pas" (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 20/12/12).
ieb-ieb.org 19/01/13 – Zenit.org 19/01/13