L‘Association européenne de soins palliatifs a réuni son 9ème congrès à Aix la Chapelle. D’après ses conclusions, les systèmes de santé sont intimement liés aux histoires politiques et aux représentations socioculturelles de chaque pays.
On retrouve dans les différents pays européens des problématiques communes notamment par rapport au manque de moyens financiers, à la méconnaissance des soins palliatifs par les professionnels et le grand public, au manque de formation, à la prise en charge insuffisante de la douleur etc…
Malgré un développement important des soins palliatifs dans tous les pays d’Europe, les solutions retenues varient selon les différences culturelles et socio-économiques. Cependant quel que soit le modèle retenu "si cette société veut la possibilité de mourir dans la dignité, cela coûtera de l’argent" affirme le Pr Radbruch, président du congrès.
Les différences culturelles ont aussi été au coeur des débats sur la question de la mort. Monica Müller formatrice et psychologue allemande a rappelé que "la spiritualité est l’une des quatre dimensions du soin palliatif " (avec les dimensions physique, mentale et sociale). "Tout programme de formation doit donc l’inclure" a t-elle précisé. Pam Firth, responsable du soutien aux familles dans un établissement britannique, évoque le travail thérapeutique à faire auprès des proches pour comprendre ce qui se joue dans le décès de leur proche. Le Dr Anna Ouranska estime de son côté que "les patients en général acceptent mieux l’idée de mourir que les familles ou les médecins". Enfin, Daniela Mosoiu, roumaine, s’est intéressée aux limites du modèle occidental des soins palliatifs quant il s’adresse à des personnes d’une autre culture. Elle a rappelé qu’aux Etats-Unis la mort est considérée comme "un problème biologique qui doit être résolu", que la culture orthodoxe enseigne "Rappelle-toi que tu vas mourir" et que d’autres cultures (Japon, Indiens d’Amérique) sont réticentes à en parler.
Le Quotidien du Médecin (Flavie Baudrier) 25/04/05