Les recommandations de la mission Leonetti

Publié le 1 Déc, 2008

La mission confiée au député UMP Jean Leonetti après la mort de Chantal Sébire * écarte toute légalisation de l’euthanasie, explique le journal La Croix qui a eu accès au rapport qui sera remis demain au Premier ministre.

Jean Leonetti avait été chargé, avec trois de ses collègues (le socialiste Gaëtan Gorce, le communiste Michel Vaxès et le centriste Olivier Jardé), d’évaluer la loi de 2005 sur la fin de vie et de faire des propositions. Après six mois d’auditions, les députés refusent donc toute légalisation de "l’aide active à mourir" ou même "d’exception d’euthanasie". "La loi du 22 avril 2005 répond à quasiment toutes les situations", avait déjà expliqué Jean Leonetti, interrogé sur la question de l’euthanasie. Quant au suicide assisté, ce n’est pas à la société de l’organiser, explique la mission.

Les travaux de la mission ont cependant fait apparaître une profonde méconnaissance de la loi actuelle à laquelle les parlementaires souhaitent remédier.  Ils estiment notamment qu’il faut clarifier les conditions de "sédation en phase terminale", car celle-ci n’est pas toujours bien appréhendée par les médecins.

La mission propose également de nommer dans chaque région un référent issu des soins palliatifs qui pourrait être saisi par la famille, le malade lui-même ou les médecins et qui serait chargé de renouer le dialogue ou de proposer des solutions concrètes de prise en charge, après avoir dressé un tableau objectif de la situation. Il serait en mesure de dire "la réalité des choses en cas d’affaire médiatique", explique Jean Leonetti.

La mission estime qu’il faut également améliorer la formation des médecins en la matière et défend notamment la création de chaires universitaires de soins palliatifs. Ces chaires permettraient d’encourager la recherche dans ce secteur, de conférer une plus grande autorité à la discipline et de diffuser la culture palliative à l’hôpital.

Enfin, la mission préconise la création d’un observatoire de la fin de vie pour évaluer les conditions dans lesquelles se déroulent les fins de vie en France.

*Agée de 52 ans et atteinte d’une tumeur incurable, Chantal Sébire avait demandé à la justice, mercredi 12 mars, la possibilité de "bénéficier d’un suicide médicalement assisté" (cf. Synthèse de presse du 13/03/08). Sa demande avait été refusée par le tribunal de grande instance de Dijon le 17 mars (cf. Synthèse de presse du 18/03/08). 2 jours plus tard, elle était retrouvée morte à son domicile, après avoir absorbé un barbiturique (cf. Synthèse de presse du 20/03/08).

La Croix (Marine Lamoureux) 01/12/08 – Le Figaro 01/12/08 – Le point.fr 28/11/08 – Le NouvelObs.com 01/12/08 – Le Monde.fr 28/11/08

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