Dans l’état de Victoria en Australie, un projet de loi se prépare pour légaliser le suicide assisté. Pour Paul Russell, ce type de législation est un leurre, les partisans de l’euthanasie veulent toujours aller au-delà de ce que la loi prévoit. « La meilleure protection est tout simplement de ne jamais commencer [à légiférer] », défend-il.
Les législations sur la fin de vie résultent la plupart du temps d’un compromis insatisfaisant. Aussi, les partisans de l’euthanasie cherchent toujours à étendre les populations concernées : au départ prévue pour les « personnes proches de mourir », puis rapidement pour « toutes celles qui souffrent ». Aujourd’hui, les enfants peuvent demander l’euthanasie en Belgique. Demain, les « personnes fatiguées de vivre » aux Pays-Bas. Chercher à éliminer toute souffrance par l’euthanasie, est-ce réellement un « effort humanitaire » ?
Les personnes atteintes de ces pathologies incurables « souffriront-elles intolérablement » ? Voudront-elles mourir ? Peut-on en décider pour elles ? « Ne devrions-nous pas plutôt nous interroger de cette façon : Ont-ils été soutenus ? Avaient-ils des parents et des amis pour les soigner ? Sont-ils bien soulagés ? ». Ne concluons pas trop vite que rien d’autre ne pouvait être fait que d’ « offrir la version assistée du suicide », plaide Paul Russel. Personne ne doute que la vie avec une maladie incurable est difficile, mais elle n’est pas impossible.
Mercator, Paul Russel (13/03/2017)