« En moins d’un an », l’intelligence artificielle (IA) a fait l’objet de nombreux rapports [1] en France. Hier, c’était au tour de l’Office Parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) de présenter ses conclusions, contenues dans un rapport de 500 pages. Après six mois de travail, les deux rapporteurs, Dominique Gillot et Claude de Ganay veulent « encourager et renforcer le développement de la discipline », et formulent pour cela des propositions, parmi lesquelles :
- Revaloriser le rôle de la recherche publique par rapport à la recherche privée
- Favoriser un travail interdisciplinaire
- « Encourager la constitution de champions européens en intelligence artificielle et en robotique », baptisée « Airbus de l’IA »
- Initier une équivalent dédié à l’IA du CES de Las Vegas, salon international annuel de la high-tech et de l’électronique grand public.
Les parlementaires craignent « un décrochage au niveau international » avec le départ de chercheurs français vers des groupes privés tels que Facebook, Microsoft, Baidu et Google. Avec les mesures évoquées, ils souhaitent « mieux défendre la recherche en la matière, mieux la valoriser, mieux l’organiser, pour, éventuellement, se hisser au niveau des Etats-Unis et de la Chine ».
Le rapport, intitulé « pour une intelligence artificielle maîtrisée, utile et démystifiée » réfutent « les visions prophétiques plus ou moins catastrophiques concernant l’IA » : « La singularité, le transhumanisme, la notion de ‘mort de la mort’, tout cela relève d’un mouvement qui s’apparente à une religion et n’emporte pas notre adhésion », a déclaré Dominique Gillot.
[1] « Un livre blanc d’Inria, un cahier de veille de l’Institut Mines Télécoms, un rapport du Cigref, un rapport de France IA et un document critique de l’Association française contre l’intelligence artificielle ».
Sciences et avenir, Arnaud Devillard (29/03/2017)