La mission sur la révision des lois de bioéthique a abordé cette semaine les questions liées aux dons de gamètes avec les auditions du professeur René Frydman, chef du service de gynécologie-obstétrique à l’hôpital Antoine -Béclère (Clamart) et de Geneviève Delaisi de Parseval, psychanalyste.
L‘assistance médicale à la procréation sera l’un des points les plus débattus de la révision des lois de bioéthique. Au centre des débats, la question du maintien ou non de l’anonymat du don de gamètes, celle de la gratuité de ces dons et celle des mères porteuses.
Pour Hélène Letur-Konirsch, responsable de l’activité du don d’ovocytes à l’Institut Montsouris (Paris), le principal problème sur cette question est celui du décalage entre l’offre et la demande. Ce décalage viendrait de l’insuffisance des moyens alloués aux équipes, au manque de campagne d’information sur ce type de don, mais aussi à la non-reconnaissance par la société de la démarche des "donneuses". Elle prêche également pour l’anonymat du "don" d’ovocyte.
Geneviève Delaisi de Parseval, s’interroge, elle sur les conséquences de ce "don" pour l’enfant. "Certains de ces enfants devenus adultes, ne supportent pas l’idée que l’Etat en sache plus qu’eux sur eux mêmes. Ils se sentent discriminés…ils ne cherchent pas un père [ou une mère] biologique, mais à comprendre leur histoire, à savoir pourquoi leur père a accepté le geste du donneur…" Le professeur Frydman, lui, prône une solution mitigée où les enfants qui le souhaitent pourraient connaître le nom du "donneur" si celui-ci est d’accord.
Sur la question des mères porteuses, René Frydman s’est déclaré "contre". A l’inverse, Geneviève Delaisi de Parseval plaide pour "un don de gestation qui pourrait être rémunéré par un genre de smic". "D’un point de vue psychanalytique, ça tient la route. La maternalité, ce n’est pas que la grossesse", a-t-elle ajouté.
La Croix (Marianne Gomez) 05/02/09