Réunis en Assemblée plénière à Lourdes, les évêques de France ont consacré une séance à la réflexion sur la bioéthique, à la veille de la révision des lois de bioéthique. Dans le cadre de cette révision, le gouvernement souhaite organiser des Etats généraux – prévus en 2009 – au cours desquels les évêques veulent faire entendre la voix de l’Eglise. "L’enjeu, expliquent-ils, est que le débat ne soit pas confisqué par les spécialistes mais que tous les citoyens (…) puissent y participer." C’est dans cette perspective qu’ils travaillent à se former eux-mêmes : "il faut que nous nous renseignions, c’est-à-dire que nous ayons une information qui nous enseigne et nous aide à aller au fond des questions posées par les questions scientifiques en les encourageant, pas en les diabolisant", explique Mgr d’Ornellas, archevêque de Rennes et responsable du groupe de travail des évêques de France sur le sujet. Ils veulent "fournir des éléments de réflexion" aux parlementaires qui devront prendre position sur des sujets qu’ils ne maîtrisent pas forcément. Cela prendra la forme de "notes" sur les sept "têtes de chapitre" du gouvernement.
"Nous pouvons arriver à mettre en lumière qu’il existe une éthique qui porte non sur l’objet de la recherche, mais sur le sujet qui recherche. Le problème est que trop de chercheurs se refusent à réfléchir en tant qu’hommes : nous devons trouver le moyen de les aider à être pleinement hommes", poursuit Mgr d’Ornellas.
Invité de l’émission "Face aux chrétiens", Mgr André Vingt-Trois, cardinal archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France déclarait hier : "nous souhaitons que notre avis soit pris au sérieux, pas comme une sorte de placebo de bonne conscience".
La Croix (Nicolas Senèze) 07/11/08