Pour augmenter les taux de succès des fécondations in vitro (FIV), et même « dépasser celui observé lors des fécondations naturellement obtenues », des chercheurs britanniques font pression sur la HFEA[1] pour autoriser un test « d’évaluation de la ‘qualité énergétique’ des embryons conçus par FIV »[2], déjà proposé sur le marché américain.
Une étude de l’Université d’Oxford, sous la direction du Professeur Dagan Wells rapporte avoir testé ce dépistage sur 111 embryons humains âgés de cinq jours obtenus par FIV. L’équipe a « établit une corrélation entre le niveau d’activité mitochondriale et l’aptitude de l’embryon à se développer, une fois transplanté, jusqu’à la naissance ». Une trop grande activité des mitochondries, « centrales énergétiques » des cellules, serait synonyme de « stress embryonnaire », tandis qu’un embryon « ‘calme’ serait gage de bon développement ». Ces travaux ont été présentés lors du congrès annuel d’embryologie (ESHRE), qui se tient à Helsinki du 4 au 6 juillet.
Les chercheurs souhaitent dans un premier temps autoriser ce test sur les « ovocytes des femmes les plus âgées engagées dans un programme de PMA ». Ils estiment qu’ « il pourrait être réalisé sans frais supplémentaire ». Jean Yves Nau prévoit « à court terme, une automatisation de ce processus », qui serait également proposé aux « couples féconds ».
Le Professeur Dagan Wells explique pour sa part que « tout ce qui peut aider dans la sélection embryonnaire est une bonne chose », et permet d’éviter « les montagnes russes émotionnelles » des couples engagés dans un cycle de PMA. Il se défend d’ « améliorer les embryons », puisque son test ne répare pas « un embryon de mauvaise qualité ».
Note Gènéthique : Le DPI, une technique « irrémédiablement eugéniste » ?
[1] Human Fertilisation and Embryology Authority.
[2] Actuellement, la « sélection des embryons conçus in vitro se fait sur des critères visuels ou chromosomiques ».
Jean Yves Nau (5/07/2016)