Dans le courrier des lecteurs de La Croix, Brice de Malherbe revient sur un commentaire de Michel Kubler dans le supplément Science et Ethique du 5 octobre 2004.
Brice de Malherbe réfute le terme "idéaliste" pour parler de la doctrine de l’Eglise considérant le meurtre délibéré d’un embryon comme un avortement. Il rappelle que l’idéalisme est "soit une position tellement porteuse d’idéal qu’elle est irréaliste, soit une position philosophique tendant à réduire l’existence à la seule pensée."
Or l’Eglise part de la réalité, l’embryon vivant, "un nouvel être humain qui se développe pour lui même" dès la fécondation, "qui ne sera jamais rendu humain si il ne l’est pas dès lors".(Congrégation pour la doctrine de la foi, Déclaration sur l’avortement provoqué, nn 12-13). L’embryon existe avant et indépendamment du regard que la société porte sur lui. A l’opposé, "la position utilitariste témoigne d’un idéalisme des plus extrêmes en donnant aux mêmes embryons un statut à géométrie variable à partir du seul projet idéal des parents".
Brice de Malherbe montre la position pragmatique de l’Eglise qui reconnaît la difficulté de trancher les débats sur "la qualification de l’embryon comme personne humaine" mais déclare que "la seule probabilité de se trouver en face d’une personne suffirait à justifier la plus nette interdiction de toute intervention conduisant à supprimer l’être humain".(encyclique Evangelium Vitae). Il poursuit : "On peut se permettre un doute théorique ; dans la pratique, toutefois, il n’y a pas de troisième voie possible entre le respect de l’embryon et sa chosification".
La Croix 20/10/04